L’auto-biographie du guitariste des Sex Pistols – Steve Jones : Lonely Boy
Si on devait associer les Sex Pistols à un de leurs membres, on parlerait plus facilement des plus charismatiques: Johnny Rotten et son regard halluciné ou Sid Vicious et sa dégaine punk. Sont trop souvent oubliés, le batteur Paul Cook et le guitariste Steve Jones, pourtant membres FONDATEURS du groupe. Ce dernier nous a gratifiés de son auto-biographie sortie en septembre 2017. Evidemment, le lire est déjà une aventure. Steve se lâche, il raconte son histoire et c’est du « sans filet ».
Et la Fée punk…
Bien entendu, on est loin du conte de fée:
Parents divorcés, beau-père pour le moins tordu – il le contraint à des attouchements à l’âge de 10 ans – vols multiples, délit de voyeurisme, drogue : la vraie panoplie de l’apprenti délinquant!
Steve Jones ne cache rien dans son autobiographie, avouant pêle-mêle un goût très prononcé pour le sexe, une tendance à la cleptomanie, un goût immodéré pour toutes sortes de drogues et son quasi analphabétisme. (Il apprend à lire et à écrire vers la trentaine). Cela dit, pour l’un des précurseurs du Punk, on en attendait pas moins…
Ce qui est plus surprenant, c’est son background musical.
Quel est le premier émoi musical du guitariste le plus célèbre de l’ère Punk? … Surprise :
Jimi Hendrix : Purple Haze
« Il y avait de l’accroche et de la puissance, et j’adorais la syncope, la façon dont la guitare d’Hendrix claquait ou gémissait. A ce moment là, je n’aurais jamais rêvé être moi-même guitare-héro, mais une chose était sûr, il me fallait un putain de dérivatif. La musique allait m’en donner un! »
- Second choc et non des moindre, Steve Jones adore… le roi de la Soul :
Ottis Redding : The dock of the bay
« Cette chanson, elle ne vous envahit pas seulement la tête, elle vous reconnecte le cerveau »
Plus étonnant, il flashe sur Roxy Music, et plus particulièrement sur Virginia Plain.
Steve Jones : « J’aimais la façon avec laquelle leur look se combinait à leur son qui déchirait. »
Et plus loin :
« L’intro de Beauty Queen me sert encore de sonnerie sur mon portable. »
Sans vouloir trop dévoiler l’ouvrage auto-biographique de Steve Jones à ceux qui ne l’auraient pas encore lu, parlons tout de même du recrutement de Johnny « Rotten » Lydon. Après l’audition de celui qui va devenir leur chanteur, Steve Jones retrouve Malcolm McLaren et lui déclare :
« Ecoute Malcom, s’il continue à gueuler comme ça, je vais lui faire la peau. Ramène-le au magasin parce que je ne sais pas vraiment si on a envie de bosser avec lui. »
La suite est bien connue… les premiers concerts, l’enregistrement de leur unique album, l’éviction de leur bassiste Glen Matlock, l’arrivée de Sid Vicious, et cette tournée désastreuse aux States…
Le mieux est encore de s’imprégner de la vie d’un Sex Pistols… vue par lui même.
Steve Jones : Lonely Boy : une vie de Punk, à lire ou à relire.
Etienne Frelet