The Inmates : First Offense et Meet the Beatles !

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Légendes underground du courant Pub et Garage Rock

The Inmates font partis de ces légendes underground du courant Pub Rock et Garage Rock des années 80′. Et pourtant, il n’est pas si aisé de leur attribuer une telle étiquette. Leur chanteur historique, Bill Hurley déclare en effet que les groupes de Pub Rock ne reprennent jamais les chansons des Stones. Ce qui est loin d’être le cas des Inmates…

the inmates first offense meet the beatles

Au coeur du Rythm’n’Blues…

Nés à la fin des années 70′, The Inmates appartiennent à la famille musicale de Dr Feelgood, Nick Lowe, Nine Below Zerow ou encore Eddie And The Hot Rods. Fins limiers  du Rythm’n’blues, les “Taulards” se composent de musiciens expérimentés, nés musicalement en pleine période punk. Le groupe se rencontre à la suite d’une petite annonce déposée en 1977 dans le Melody Maker par le  guitariste Peter Gunn.

Le résultat est une ébullition de potion musicale pour le moins efficace. Un mélange détonnant de Soul et de Rock’n’Roll tendance revival, une énergie  résolument “stonienne” et une agressivité héritée du Punk… Oui, je sais ! Ça donne envie d’en savoir plus !

The Inmates – The Walk

Dans leur formation originelle, Peter Gunn et Tony Oliver sont aux guitares et Ben Donnely à la basse. Le chant est dirigé par un frontman charismatique à la voix déchirante et déchirée, en la personne de Bill Hurley. Malgré une certaine instabilité des débuts, la section rythmique se stabilisera grâce à l’arrivée d’ Eddie Edwards, également batteur des Vibrators.

Bill Hurley, au chant :

“Mon père était chanteur amateur, il y avait de la musique partout dans la maison…mais mon père haïssait le rock’n’roll. Heureusement, mes deux cousins étaient fans d’Elvis. Ils m’ont initiés à cette musique”

Peter Gunn, guitare :

“j’étais imperméable à la musique des Fifties, ça me semblait suranné. Mon «initiation» est plutôt venue de Joe Brown, et surtout des Stones, au travers de leur passage à «Thank you lucky star», où ils jouèrent «Come on». Puis, j’ai joué dans un groupe, les Flying tigers. Malheureusement, notre chanteur a pris une orientation punk qui me déplaisait au plus haut point. J’ai passé une annonce dans le «Melody Maker», et c’est comme ça qu’est arrivé Bill. Tony Oliver prit la seconde guitare, Ben Donnely la basse, le poste de batteur était, lui, fluctuant…” 

The Inmates se produisent alors dans un club londonien, le Hope and Anchor. De 10 personnes par soirée, ils passent à un attroupement jusque dans la rue, tant leur performance est de qualité. Ils sont alors repérés par Vic Maile, qui a notamment produit Dr Feelgood (« Down By The Jetty », « Malpractice »), une référence pour The Inmates. Peu enthousiaste au début de l’enregistrement, il se rend vite compte des formidables capacités du groupe. Ça tombe bien, leur 1er single Dirty Water tout d’abord édité par Soho Records, se voit rapidement racheté par Radar records. La vitesse supérieure est alors enclenchée.

Le succès international vient rapidement à eux au début des années 80′. Dirty Water une reprise des Standells atteindra la 51ième place des Charts américains.

 The Inmates – Dirty Water

Un second album au succès commercial Shot In The Dark sort en 1980. Mais le groupe joue de malchance, la sortie tombant pile au moment de l’assassinat de John Lennon… La promotion est annulée, et le vent tourne…

Peter Gunn:

“A la sortie du premier album, une limousine nous attendait à l’aéroport. Au second, le représentant de la maison de disque venait avec sa voiture personnelle, en nous disant qu’il était venu pour ne pas nous laisser poireauter, vu qu’il était viré… ” 

Et voilà donc que le succès se fane aux porte des Eighties, laissant entrevoir un avenir nettement moins prometteur. Le chanteur Bill Hurley s’enfonce  alors dans la dépression. Il quitte le groupe quelques années. Bill sera remplacé durant toute cette période par Barrie Masters de Eddie And The Hot Rods.

En 1987, Bill Hurley est de retour au sein du groupe. Ça tombe bien, une proposition déconcertante conduit The Inmates vers un album inattendu…  Meet the Beatles !

Inmates – Meet The Beatles – Live 1987

Meet the Beatles, l’album à contre-courant !

Ce disque est issu d’un enregistrement Live dont le projet est né au printemps 1987, sous la houlette du journal Libération. Idée de base : une soirée rock  en hommage aux Beatles afin de célébrer le vingtième anniversaire de la sortie de Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band.

Les producteurs font appel aux Inmates.  Un peu surpris (confiera Bill Hurley) ils acceptent le défi français …  Il faut dire que ce public leur est largement favorable depuis toujours. Et même si le répertoire du groupe ne laisse en rien présager une quelconque adéquation avec les Beatles, ils décident d’assurer le show… mais à leur manière.

Stones ou Beatles : les deux mon capitaine

Toutes les critiques présentes ce soir là s’accordent à témoigner de la qualité de la prestation des Inmates. Pour notre plus grand bien, la soirée est enregistrée. Le témoignage de ce moment résolument rock, alliant la finesse des compos Beatles à l’énergie crasseuse d’un son stonien, aboutira à la sortie d’un vinyle Live. Son nom évoque l’improbabilité et le succès de cette rencontre : Meet the beatles !

The Inmates : Back in the USSR

Les Inmates et le public français, une vieille histoire d’amour :

“Franchement, la France est un de nos meilleurs endroits. La première fois qu’on est passé chez toi, c’était en 1978 au Gibus, en semi-professionnels. Le concert était retransmis en direct sur une radio, et les gens ont aimé. Quand notre premier album (First Offence, 1978) est sorti, le public français avait déjà entendu parler de nous, ça nous a beaucoup aidés. Le public français aime le rock’n’roll au sens traditionnel. Cette fois-là au Gibus, à part nous, Willy Deville, Johnny Thunders et les Small Faces étaient programmés la même semaine. C’est incroyable, non ?”

the inmates

Bill Hurley, Interview Theinmates.chez.com

Au rang des fervents défenseurs d’un Rock’n’roll fidèle à ses origines, The Inmates ont déboulé sur nos platines en 1979, dans un vent de furie électrique. Malgré un succès immédiat dont ils ne se remettront finalement pas forcément, le groupe a su tenir la barre tout au long de ces années. Avec des hauts et pas mal de bas, mais dans une constance et une régularité qui porte le respect. Un groupe porté par la voix épaisse et généreuse de leur chanteur historique Bill Hurley. Rappelons que Robert Plant le considère comme faisant partie des meilleurs chanteurs anglais… Gage d’une reconnaissance de ses pairs, largement méritée!

Auguste Marshal et Etienne FLT

 

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