Franck CARDUCCI – Rock et progressif
Lorsqu’on est féru de rock et, qu’au fil des années, à force d’écoute, on en a fait bonne provision, on ne peut s’empêcher de comparer ses différents modes d’expression. Ce procéder permet à tout un chacun de décrire ce qu’il entend, de communiquer les impressions ressenties à leurs contacts.
Avec sa dernière livraison : « The answer », Franck Carducci développe une musique qui n’est pas sans évoquer un certain nombre d’autres propositions artistiques.
Franck CARDUCCI – The after effect
Comme le climat général se veut progressif, variations d’ambiances au sein de morceaux dépassant les cinq, voire les dix minutes, et que l’alternance de prise de parole guitare/clavier est de mise, on pense à Genesis, période Steve Hackett. Pour ne pas être restrictif, on peut également citer Starcastle et Granicus, ce dernier pour les passages plus musclés qui griffent les chansons, ainsi que Boston, tout spécialement au moment du refrain du titre qui suit.
Slave to rock’n’roll
On l’aura compris, l’ambiance et le son tirent l’auditeur vers les 70’s. Pour continuer dans le domaine des possibles influences, citons deux groupes français : Ange pour le côté féerique et Magma pour les imprévisibles « carrefours » musicaux sis au cœur des chansons. Plus près de nous, on peut également présupposer que M. Carducci apprécie tant Spock’s Beard que Dream Theater, même si l’aspect métallique de celui-ci ne s’exprime pas dans ce CD.
Lorsque la liste des références parallèles s’étire de la sorte, cela tend à prouver que la formation mise sous loupe a digéré sa filiation. De fait, Franck Carducci propose une fresque musicale qu’il a lui-même peinte, élaborant ses propres pigments pour mieux chamarrer ses couleurs.
Franck CARDUCCI – Asylum
Avec « The answer », l’instrumentiste livre son troisième portrait. L’album bénéficie d’une autoproduction impeccable : instruments clairement identifiables, orchestrations appropriées, dont ces entrelacs de trompette bouchée sur « The game of life ». Lors d’une écoute aléatoire, on voterait sans coup férir pour une production internationale à gros budget. Cette impression est renforcée par des textes en anglais où le chant subaigu de Carducci est dépourvu du moindre accent gaulois, favorisant ainsi son émancipation chez nos voisins anglophones. Glissant une bonne part de son cœur et de son âme dans l’interprétation de ses chansons, le chanteur a conquis un auditoire conséquent dès ses deux premières productions : « Oddity » en 2011 et « Torn apart » en 2015.
Alice’s eerie dreal (2011)
Au niveau instrumental, les musiciens dégorgent de talent sans jamais verser dans la démonstration. Un orgue Hammond et des synthétiseurs typé 70’s dialoguent avec une basse volubile. Le lit de batterie et guitares où ils et elle se couchent évoque des aînés comme Baker Gurvitz Army. Des nappes de chœurs féminins font mousser les refrains, surgissant parfois également pour exalter les fragrances de floraisons électriques. Ainsi vêtues, les chansons scintillent, mélodieuses et divines, inventives érotiques.
Franck CARDUCCI – (Love is) The answer
Dans l’étreinte d’une actualité pour le moins tourmentée, Franck Carducci a-t-il conçu « The answer » comme un dérivatif aux préoccupations quotidiennes ? Certitude, il promeut l’engouement, le plaisir et l’envie de les partager.
(Love is) The answer ? Pourquoi pas …
Thierry Dauge
NB : Notons au passage les participations de Fabrice Dutour (Guitariste de Back Roads) et Derek Sherinian (Clavier de Black Country Communion) sur le titre : « Asylum ».