PANTERA – Cowboys from Hell

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PANTERA – Power Metal maniac

Pantera

Toutes celles et ceux présents au concert de Judas priest le 17 mars 1991 au Zénith de Paris découvrent une formation sise en « Guest ». Sans être nouvellement venue, elle existe depuis 1983, sa récente réorientation musicale est transcendante. De fait, le type d’acier usiné par ses Boys va servir de détonateur au genre Power Metal. Le groupe ? Pantera.

En studio

Pantera

Certains groupes explosent les compteurs dès leur première livraison discographique, courant par la suite après ce succès initial. Pour Pantera, l’histoire est différente. Après une période d’essai courant sur cinq longues années, une incongruité à l’époque du « Tout, tout de suite », le succès, enfin.

L’arrivée d’un chanteur « musclé » : Phil Anselmo, poussent les trois autres membres du quatuor à se bodybuilder. Le heavy glam rock jusque-là pratiqué devient un parpaing obligeamment balancé dans la « tronche » de l’auditeur. A défaut de renaître, lui qui surissait dans son jus, Pantera percute le monde avec son cinquième opus : « Cowboys from Hell » (1990).

PANTERA – Cowboys from Hell

Anselmo commence à « growler » gentiment, Dimebag Darrell à débiter des tranches de riffs « sangliers », Vinnie Paul et Rex Brown, batteur et bassiste, à décoller le plâtre des murs. Ça fleure bon la cordite, le palpitant qui s’emballe, les oreilles passées à l’attendrisseur de steak. La pochette et la musique de l’album suivant : « Vulgar display of power » (1992), en sont témoins : « Dans ta gueule !!! ». Les rythmes s’accélèrent, le hachoir à mélodie se métronomise, les cris deviennent des hurlements … et le public en redemande ! Au final, cet Lp fait l’objet d’un plébiscite chez tous les acteurs « contactés ».

Rise

Une sorte de course à la brutalité s’engage alors et « Far beyond driven » (1994), s’il fait le bonheur des extrémistes, manque de ce petit quelque chose qui embellissait ses prédécesseurs, une fragrance des 70’s. Cette touche d’accords majeurs réapparaît dans « The great southern trendkill » (1996), le formidable album qui, hélas pour le groupe, lui sert également d’épitaphe.

Les dissensions, entre Darrell le guitariste & Vinnie le batteur d’avec Phil le chanteur, deviennent insurmontables. Chacune des deux parties grave alors ses pistes de studio à des kilomètres l’une de l’autre. Faute à l’alcool, à l’héroïne, le dernier enregistrement studio de Pantera : « Reinventing the steel » (2000), ne réinventera que le démembrement du combo, une fin attribuée à Anselmo.

PANTERA – Floods

Un autre domaine où les addictions du chanteur créent des failles, c’est la scène. En fonction de son état, Pantera alimente sa légende ou s’écroule comme un jeu de quilles aux culs percés.

En concert : pour le meilleur ou pour le pire !

Pantera

Le pire : Anselmo défoncé désole l’assistance, pantomime sans relief. Chez ses comparses, ses pitoyables prestations ne génèrent qu’amertume et honte, sentiments partagés par le public.

Le meilleur : Au sommet de son art, Pantera rayonne. Il génère la sensation d’être piétiné par un rhino, décérébré à coups de masse, paradoxe masochiste à l’évocation d’un plaisir.

Cemetery gates (live)

Le 17 mars 1991, au Zénith de Paris, en hors d’œuvre de maître Judas : c’est la folie !

Tel Anakin Skywalker à l’encontre d’Obi-Wan Kenobi, le padawan Pantera cherche querelle au Jedi Judas Priest. S’il ne gagne le duel, il parvient à enterrer Annihilator, aîné qui lui fait suite, le réduisant à l’état de Chiwawa entre deux molosses : des Mastiffs !

PANTERA – The great southern trendkill

Même lieu, le 22 septembre 1992, en ouverture de Megadeth. Si l’énergie est bien présente, le souvenir est plus estompé, moins incisif. Pourtant, l’explosif « Vulgar display of power » est dans les bacs. Transféré sur scène, ses titres ne se font pas plus « méchants » qu’ils ne le sont au fond du sillon. Nonobstant, les tympans en tremblent encore !

Fucking hostile (live)

Le 21 janvier 1993, à l’Elysée Montmartre, Pantera officie en plat de résistance. Les murs transpirent avec le public. Les headbangers envoient moult chevrotines de sueur étoiler les visages alentour depuis leurs chevelures en mouvement. Les corps s’enroulent autour d’une Dean imaginaire, infaillible guitare à tête cornue de Dimebag Darrell. La vaine résistance des réticents se brisent contre le mur du son régurgité par les amplis. Violente, brutale et musicale qualifient à merveille cette soirée d’éviscération sonore. Du Grand Hard-t !

PANTERA – Walk (live)

Pour en arriver au 13 octobre 1994 où Pantera officie en tête d’affiche au Zénith de Paris. Oui mais … Anselmo n’a semble-t-il pas pu résister à ses penchants coupables. Darrell, Vinnie et Rex ont beau faire, leur frontman n’y est pas. Un groupe peut-il déchirer la scène sans un prédicateur dévoué au ralliement de ses adeptes ? Si, parfois, tel est le cas, cette fois, le seul son généré par les sidemen, aussi puissant soit-il, n’y suffit pas.

Bien que le concert fût bon, la précision du souvenir s’en est allée, drapée de déception. Mais l’aigreur d’un seul concert ne permet pas de porter un jugement définitif sur l’ensemble d’une tournée.

I’m broken (live)

Et puis, un jour d’hiver 2004, le 8 décembre, usinant « talent-tueusement » sa guitare au sein de Damageplan, Dimebag Darrell Abbott est abattu sur scène par un dément. Il lui reproche la dissolution de Pantera. Comme Phil Anselmo, la semaine précédente, a laissé entendre que son ex comparse méritait d’être : « … sévèrement tabassé … », l’assassinat lui ait moralement imputé.

« Tant les musiciens libèrent leurs énergies vitales, qu’à la fin ils y laissent leurs âmes ». Pantera, tant que dura l’union en son sein, fut un formidable groupe de Power Metal. Pour le reste, cowboy ou pas, on ne peut se réclamer de l’Enfer et le côtoyer … sans un jour y basculer.

Thierry Dauge

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