MNNQNS – 1er long format : “Body negative”

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MNNQNS – Pop rock post punk

MNNQNS

Novembre 2019 : Rencontré live à l’Olympia en première partie de Rival Sons (!), MNNQNS affole l’applaudimètre tout autant qu’il affûte l’appétit : en savoir-écouter plus !

MNNQNS – Straight to my bones (2016)

MNNQNS pour « Mannequins » ? Comme une évidence ! Éliminer les voyelles aux formes arrondies, parallèle au ventre féminin rebondi par l’amour, ne garder que les consonnes, des angles aigus auxquels déchirer ses mélodies. Parce que si le groupe expose un esprit pop anglophone, il cultive tous les possibles. Distillé à l’alambic garage et psyché, le « candy » anglais perd rapidement son sucre au profit d’un breuvage « blended » à haut titrage musical.

Mixer Tame Impala et The Strokes au psychédélisme d’MGMT puis saupoudrer la partition d’un Ty Segall désinhibé. Servir sur un plateau garni de Gang Of Four. Alors, vous vous approcherez peut-être d’une chanson de MNNQNS.

Bored in this town (2018)

A la base, le groupe est la créature du seul Adrian, un rouennais en vadrouille universitaire du côté de Cardiff, pays de rugby, de Galles et de teignes. Ça tombe bien, notre homme se revendique difficile à vivre. Deux douzaines de musiciens plus tard, Grégoire à la batterie, Félix à la basse et Marc à la guitare l’accompagnent, pour le meilleur et le post punk. Mais cantonner le quatuor à un genre serait restrictif.

« C’est important d’avoir une ouverture sur d’autres prismes musicaux ».

« J’aime bien l’idée d’utiliser des démarches qui semblent contraires et réussir à les faire cohabiter ». Adrian.

MNNQNS

Après un EP cinq titres en 2016 : « Capital », un deuxième quatre titres en 2018 : « Advertissement », voici le long format : « Body negative », un douze titres à la renverse !

MNNQNS – Fall down (2019)

MNNQNS possède un pouvoir de captation instantané. Difficile d’écouter une de ses chansons sans, par la suite, en fredonner une partie, qui vous reste longtemps encore sur les lèvres. Question se pose alors quant à l’insertion de notes subliminales dans les morceaux, de celles qui grimpent directement au cerveau.

Desperation moon (2019)

Bonne pioche à l’international, la voix noyée d’échos d’Adrian ne laisse transparaître aucun accent français. Elle s’applique à merveille sur ces guitares brouillées qui cassent des œufs sans vergogne. Le travail sur la démarche artistique témoigne d’une sophistication assimilable à celle de Wire … traversée d’un esprit Stooges.

MNNQNS – Wire (down to the) (2019)

En concert, les morceaux s’allongent, matraquant des notes hypnotiques jusqu’à plus soif. Cet aspect hallucinatoire s’apparente-t-il au désir de mordre l’auditoire pour ne plus le lâcher ? C’est fort probable, même si les musiciens gardent une certaine distance, une froideur vis-à-vis du public. Les formations classieuses font cet effet-là.

Come to your senses (live)

D’évidence, MNNQNS présente toutes les dispositions pour réussir, tant sur la scène française que mondiale. Il reste qu’« On en a trop vu qui se sont gâtés la main aux alcools ». Pour ne pas se faire « flinguer », il faut parfois enchaîner ses démons

Thierry Dauge

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