Certains prix montent, mais d’autres baissent.
Heureusement, sinon « faire son marché » serait depuis longtemps devenu totalement impossible. Le taux d’inflation n’est que de 1,1% (hors tabac. Sinon il serait d’un million de % !). Il suffit donc de se conformer aux souhaits du Grand Ordre mondial et d’acheter ce que l’Oncle Sam, l’OCDE ou Bruxelles souhaitent que nous achetions. Les cigarettes, donc, c’est fini. Il y a belle lurette que Lucky Luke a troqué sa clope pour un brin d’herbe. Plus récemment (en 2009. Lire l’article) il a fallu gommer la pipe de Jacques Tati sur l’affiche de Mon oncle.
Quels sont les produits qui déterminent le taux d’inflation constaté par l’INSEE ?
BFM-Business s’est très sérieusement (hum…) penché sur la question. Il n’y a pas que le tabac qui n’entre pas dans le calcul du « panier de la ménagère ». BFM-Business nous apprend que la prostitution n’entre pas en ligne de compte (on pense immédiatement à Rachida Dati et son taux de fellation). Mais, quand même, BFM-Business s’interroge, NOUS interroge : Les drogues et autres services illégaux sont-ils intégrés dans le calcul?
Qu’est-ce qui augmente, qu’est-ce qui diminue ?
Une étude comparative de différents produits de consommation courante pourrait modérer les propos des Gilets jaunes qui, simultanément, demandent du carburant moins cher et revendiquent la sauvegarde de la planète.
Depuis la crise de la vache folle – on va encore crier au complot ! – la bonne bidoche française est devenue intouchable. Bon, comme dirait Marie-Antoinette, « s’ils ne peuvent se payer de la viande, qu’ils bouffent du poisson ». Ou, à la Macron, « de la Charolaise, faut bosser pour mériter d’en manger ». Toujours est-il que, un bon steack, normal, ou haché (pour les mômes ou pour les « sans–dents » chers à François Hollande), c’est 15 balles le kilo. A ce prix-là ils paraît que les producteurs français ne gagnent pas des masses.
Mais ce sera pire tout bientôt puisque dans les grandes surfaces l’on trouve de la bidoche de Nouvelle-Zélande (et du steak de kangourou) pour moins cher. Pourtant on n’a pas entendu parler de grève ou de manif’ des bouchers des grandes surfaces dont les étals disparaissent les uns après les autres pour être remplacés par ces immenses armoires réfrigérées dans lesquelles on se sert tout seul de la barbaque sous plastique.
Et si j’ai bien compris l’article , à cause du Brexit, les Australiens et les Néo-Zélandais vont mettre les « bouchées doubles » (les bouchers doubles, plutôt) pour nous fourguer, ainsi qu’aux Chinetoques et au reste de la planète, 85% de leur production. C’est la mort programmée de la Charolaise… et surtout de ses éleveurs. Scrutez notre illustration : 12,70€ la caissette de 2 kilos, ça fait 6,35€ le kilo de bidoche qui a traversé la terre. 6,35 c’est le bon calibre pour tous ceux qui travaillent dans la filière française. En revanche, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir fourguer aux Néo-Zélandais ? Des armes, c’est ce que la France exporte le mieux. Mais, c’est promis, on garde les 6,35 pour notre usage national.
« Le cours du caoutchouc est élastique », écrivait Plantu
Avant l’euro, jamais nous n’aurions imaginé payer la baguette de pain 6,55F, le timbre 6F… ou le paquet de cigarettes plus de 50 F. Sans oublier la CSG « provisoire » de Michel Rocard inventée en 1990, instituée l’année suivante au taux de 1,1%… et aujourd’hui de 9,7% (voir l’article de Libé qui dément un peu mon propos d’énervé permanent !)
En contrepartie, on peut aujourd’hui aisément trouver des CD et des DVD à 2 ou 3€ alors qu’à leur lancement ces produits étaient prohibés pour « la France d’en bas » (dans les années 1970, une cassette vidéo VHS coûtait 600F, soit presque 100€)… sans compter tout ce que l’on choppe gratuitement sur YouTube. Quant au téléphone cellulaire et à l’ordinateur, leur prix a été divisé au moins par dix.
Le coût de la vie – Un exemple concret ?
Revisionnez « Le Jour se lève » de Carné : Gabin, gros fumeur assiégé par les forces de police, se trouve en panne de… de cigarettes ? Non, d’allumettes !
Le coût de la vie
En 1939, les produits de luxe, au contraire d’aujourd’hui, étaient-ils, non pas les cigarettes, mais les briquets et, dans une moindre mesure, les allumettes ? A tel point que dans la première scène de « La nuit fantastique » de Marcel L’Herbier, le dialoguiste a poussé l’humour jusqu’à faire dire à Fernand Gravey, dans sa grande générosité, « J’vous la laisse » en parlant d’une allumette !
Daniel Lesueur
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