In Utero : Le Petit Dernier d’une Collection Indispensable
Kurt Cobain Disséqué avant Disparition
Avant de parler de ce petit livre remarquable sur l’histoire du dernier ouvrage de Nirvana : In Utero, il convient d’aborder l’idée de cette collection, Discogonie. Elle se propose de disséquer un disque qui a marqué l’histoire du rock. Pas de contrainte, sinon l’obligation d’une introduction comportant les conditions de l’enregistrement et son environnement, la description de la pochette recto/verso, la description et la signification de chaque titre. Le tout est accompagné d’une conclusion qui démontre bien l’importance de l’album en question par son contenu et/ou par ses conséquences ultérieures. Pour vous donnez une idée, vous trouverez en fin de chronique, la liste de toutes les parutions depuis 2014. Vous verrez qu’il n’y a aucune erreur de choix. Il en reste d’ailleurs à sortir pour un bon bout de temps, le tout pour un prix dérisoire.
Nirvana – Heart-Shaped Box (clip)
« Un fabuleux traité d’anatomie artistique »
Donc, voici le nouveau en date, à savoir le dernier album du vivant de Kurt Cobain, « In Utero ». En à peine cent pages (c’est la règle aussi), vous allez trouver les raisons qui ont amené, Palem Candillier, à en parler plutôt que l’inévitable « Nevermind ».
Nirvana – Rape Me
L’auteur y voit largement ce qui allait pousser à l’inéluctable, en avril 1994, à savoir le suicide du chanteur, au bout de l’explosion intérieure. Il le démontre de façon implacable au fil des conditions d’enregistrements, des illustrations et photos de la pochette du vinyle, du détail de chaque titre expliqué aussi bien dans sa fabrication que dans ses paroles. Les anecdotes fourmillent et on découvrira peut-être différemment des titres comme Heart-Shaped Box, Rape Me, Milk It ou pourquoi All Apologies qui conclut l’opus, ce qui rend plus vivant cet essai incontestablement réussi.
Nirvana – In Utero : All Apologies
Comme promis, voici la liste des livres dans l’ordre de parution et rien à redire sur la qualité des ouvrages et des choix :
- Philippe Gonin : The Cure – « Pornography »
- Christophe Pirenne : Neil Young – « Harvest »
- Michel Delville : Radiohead – « OK Computer »
- Guillaume Belhomme : My Bloody Valentine – « Loveless »
- Philippe Gonin : Robert Wyatt – « Rock Bottom »
- Alain Hertay et Alain Pire : Nick Drake – « Five Leaves Left »
- Pierre Lemarchand : Bashung – « Fantaisie Militaire »
- Véronique Bergen : Patti Smith – « Horses »
- Christophe Levaux : Rage Against the Machine – « Rage Against the Machine »
- François Girodineau : Nick Cave and the Bad Seeds – « Tender Prey »
Ajoutons donc celui-ci et le prochain, prévu au mois de mai autour de Depeche Mode, sans savoir en revanche avec quel album. Suspense.
Palem Candillier / Nirvana – In Utero
Densité / Discogonie – 92 pages – 9,95 €
Patrick Bénard