MUSE : sur disques et en concert, le POWER TRIO parfait

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MUSE ou l’art du Classique Rock

Muse

En studio

Question : je suis une formation musicale qui manie un Rock parfois symphonique depuis le milieu des années 90’s. Lors de mes dernières tournées, j’ai rempli des stades à l’international. Je suis originaire d’Albion. Je suis, je suis … ? Muse.

En 2000, le groupe n’en est pas encore à réunir 50 000 personnes autour de son patronyme. Cette année-là, lors de l’édition des Solidays, l’hippodrome de Longchamp présente une affiche richement fournie en groupes et/ou artistes où Muse est noyé dans la masse. Passant sur une des grandes scènes, « Sunburn », « Muscle museum » et quelques autres titres de « Showbiz » (1999) « interpell’attirent » les festivaliers. La musique est quasiment heavy et Matthew Bellamy assure ses parties de chant à l’identique de ce qu’il ose en studio !

MUSE – Muscle museum (live)

De mémoire de spectateur, dans le milieu du rock, on a rarement entendu un chanteur atteindre un tel niveau conjoint d’aigu et de puissance sans que ses cordes vocales ne se voilent. Musicalement, toutes celles et ceux qui pensaient avoir affaire à un clone de Radiohead sont amenés à revoir leur jugement. Muse transcende les genres sans encore puiser dans des pièces de musique classique ni s’accompagner d’une bande-son préenregistrée.

Muse

En juillet 2001, « Origin of symmetry » sort dans les « bacs ». Nouveauté ? Muse, trio pour le moins « culotté » ! Dès le mois d’avril, à la Cigale (Paris), ils jouent live l’intégralité de l’album, faisant fi des éventuels enregistrements pirates : une folie ! Faut-il que leur Label : Taste Media Limited, leur fasse inconditionnellement confiance ! Il est moins certain que leur Label actuel : « Warner Bros Record », ait permis cela.

MUSE – Plug in baby

La Muse’ique est pleine d’emphase, pseudo progressive, alterne passages « sable chaud sur plage ensoleillée » à des tableaux de valkyries tranchant la tête de leurs ennemis. L’ambiance globale plaide « heavy rock », tendance qui persistera jusqu’à « Absolution » (2003), juste avant qu’une invite : « Réponds à ma tendresse… », tirée de l’opéra « Samson et Dalila » de Camille Saint-Saëns, associé aux « Nocturnes » de Chopin, n’apparaissent sur « The resistance » (2009).

MUSE – Stockholm syndrome

MUSE – United States of Eurasia (+ Collateral damage)

En 2015, avec « Drones » et les doigts musclés du producteur Robert « Mutt » Lange, la proposition musicale paraît s’alourdir à nouveau … mais point trop. Discours nostalgique ? L’appréciabilité reste une question de « goût », domaine où tous les possibles son permis.

MUSE – Reapers

En concert

Muse

Chaque prestation scénique du groupe génère le plaisir d’y avoir assisté. De juillet 2000 à juin 2013, tout juste un ersatz de déception peut-il être évoqué autour du concert de 2003 à l’ex POPB, peut-être en rapport à une pointe de fatigue (?). Même lorsque le disque promu pêche « sur les bords » par son contenu (« Black holes and revelations » – 2006), le rendu live catapulte les chansons bien haut dans les nuées. Poussé par les souvenirs, s’il fallait choisir …

Starlight (live)

Le samedi 28 août 2004, sur la tournée qui promeut « Absolution », Muse se produit en tête d’affiche au festival Rock en Seine. Ce soir-là, malgré les samplers, discutables artifices scéniques, le spectacle est grandiose. Beauté, virtuosité : Puissance et Gloire. Pour du plein air, le son est « béton ». Rien à voir avec l’écho exécrable d’un stade (bien que Muse ait toujours présenté une excellente sonorité au « Stade de France »), ou les méfaits structurels de l’AccorHotels Arena. Il surgit avec puissance et clarté tel un cuirassé sortant d’une fosse sous-marine. Même le vent n’y peut rien, pas plus que le type de deux mètres qui s’agite devant vous, aléas indissociables de la musique vécue live. Une acoustique royale !

Apocalypse please (live)

Si les tympans mugissent de plaisir, les yeux pleurent de joie. Le Domaine de Saint-Cloud revit les heures fastes du roi Soleil. Des fontaines jusqu’aux cieux, l’illumination imposée par le groupe noie l’atmosphère de pierres précieuses : émeraudes, rubis, saphirs, améthystes ! Les chênes centenaires n’en reviennent pas qui tendent leurs feuilles vers cet essentiel. Muse arrête le temps. Le spectateur plane dans l’éther du moment, seul importance de son présent.

live

L’« entertain-Muse-ment » rappelle celui d’un autre groupe aux consonances royales. Mais ne volons pas la vedette au trio qui s’applique et s’agite sur cette scène immense, la réduisant aux dimensions d’un timbre-poste. C’est aussi à cela que l’on juge une prestation, à la taille qu’elle prend via ceux qui l’assurent. Alors, n’ayons pas peur de l’écrire : live, Muse est Grand.

Thierry Dauge

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