Un traité sur la guerre en version minimaliste
Electronique et poésie pour aborder le pire
Arca est constitué d’un duo qui sévit en douce, à sa manière, du côté de l’électronique d’ambiance mais clinquante. Et pour cause : Joan Chambon a composé pour le théâtre, la danse contemporaine, des documentaires ; Sylvain Chauveau est plus connu pour avoir commis « Down in the Bones », un album de belles reprises acoustiques de Depeche Mode.
Le nom du groupe vient d’un mot souvent repris par Fernando Pessoa, poète et écrivain portugais formidable pour son discours discret et indispensable. Et c’est bien de cela dont il s’agit ici. « Forces » est d’un minimalisme forcené pour décrire la guerre, musicalement parlant, sous toutes ses formes. Tous les pays sont abordés, qu’elles se situent en Syrie, au Yemen ou en Crimée.
Les boucles électroniques sont indispensables face aux voix déclamées, en provenance d’un communiqué radio, d’un poème et autres incantations rares. Il s’agit, ici, avant tout, d’ambiance délétère, courte, angoissante. Ce n’est pas d’un accès facile mais toute la beauté en provient de là. Les photos de la pochette l’attestent.
Arca
Forces
(Ici, d’ailleurs…)
Patrick Bénard