LAURA COX part à la conquête de la scène Rock

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Laura COX – Une guêpe au pays des frelons

Laura Cox, « youtubeuse » française, tente une prise de pouvoir dans une grappe de males en rut poursuivant tous le graal ultime, le titre sacré de «Guitar hero»! Pour peu qu’ils aient fréquenté Berkeley, ancien fief de Prof Satriani, ces six cordistes n’hésitent pas à se réclamer de la sous chefferie: «Ultimate killer» ! Quel monde de testostérone et de sexes brandis bien haut… Dans ce contexte, une giclée d’œstrogènes a-t-elle la moindre chance de percer les tympans du grand public, l’once d’une ombre d’égratigner une suprématie machiste bien enracinée? C’est que Laura Cox avance des armes bien séduisantes, des arabesques heavy enroulées autour du manche de sa Signature Bacchus « LesPaulisée », son katana à cordes « made in Japan ». De là à la « blackmoriser ».

Too Nice For Rock ‘N’ Roll (Live)

 

La musique du Laura Cox Band, fruit d’un travail de groupe, assemble ses influences au bénéfice d’un hard rock teigneux. Ajoutons un zest southern et des partitions propices à l’expression lead tout en restant des chansons. De façon punctiforme, par les riffs et le son, on retrouve des fragrances du plus connu des groupes australo-écossais: AC/DC. Sur d’autres passages, le Point Blank des deux premiers albums arrosent les oreilles de whiskey à haute titration, une gnole frôlant la combustion spontanée. Nappant ces références, le jeu saillant proposé par la crunchy lady, parsemé de tapping et de bends, renforcé d’une main droite arachnéenne dont tous les doigts griffent l’action, apporte son originalité aux compositions, une appétence particulière.

Laura Cox Band

Une femme et sa guitare

La relation qui unit la musicienne à sa guitare s’apparente au plaisir saphique. Sa capacité à en faire part à celle d’une expression volubile. Pourtant, son jeu de scène se veut réservé, sans grimaces et autres « câlinages » fréquents chez les ténors du genre. Mais revenons d’abord sur ce premier Lp servi sur l’autel du gros son : « Hard blues shot ».

Ses trois comparses tressent un lit de fureur où la Belle rejoint les Bêtes via des solos meurtriers: ses doigts saignent! Quel bonheur que ces riffs pêchus lâchés par des amplis Orange pressés à cœur. L’essorage est maintenu coûte que coûte: « Ici, pas de pause, le temps nous est compté ». Et l’auditeur passe ce dernier à se régaler tout autant que celle et ceux qui le cuisine. Indubitablement, le témoin est passé.

Hard Blues Shot (Live)

Laura Cox Band – Sur Scène 14 Novembre 2018

Argenteuil, le 14/11/2018, à la Cave. 120 à 150 personnes sont présentent dans cette salle conviviale. Étonnant, la moyenne d’âge doit avoisiner les 50 printemps! De toute évidence, la jeunesse argenteuillaise n’est pas rock… ou désargentée, même à 14€ la place. Les lumières s’éteignent et les trois barbus du Band annoncent la couleur, leur intro ressemblant à s’y méprendre à celle de « Live wire », titre d’AC/DC made in 1975. Ensuite, Laura rejoint la scène et « Hard blues shot » livre ses accords. Assister à ce concert me donne l’impression d’entendre simultanément un quatuor de groupes/artistes. AC/DC, Alice Cooper, Mr Big et Ted Nugent.

Après concert, houblon en main, lorsque j’en touche un mot à la guitariste/chanteuse, sa réponse me confirme une influence.

 « On écoutait justement Nugent avant le concert !!! ».

Au milieu de ce dernier, un « pont » basse batterie nous est servi, fragrance Royal Blood avant que le bassiste ne passe en mode Billy Sheehan. Ce garçon, François, est un virtuose. Talents individuels mis à part, affirmons que ce groupe en est bien un. Et pas seulement le faire valoir de son leader. D’ailleurs, toutes les chansons sont co-signées Laura et Mathieu, l’autre guitariste, les arrangements relevant d’un travail collectif.

Pour s’affirmer « famille », live, la Belle passe plusieurs fois la « lead » à son comparse. L’aspect southern nous est livré au bottleneck, à disposition sur le pied de micro, puis par une chanson charpentée au banjo en fin de parcours. Au final, nous assistons à un solide concert d’un groupe français (vous l’ignoriez ?!) qui affirme sa propre identité dans un genre où les clones de dinosaures sont foisons. En cette soirée, les « jeunots » nous ont servis de belles tranches de hard rock 70’s tartinées 2018.

Faut-il retourner les vivre live? Et comment, en courant !!!

Thierry Dauge

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