Freddie MERCURY – Made In Heaven

La toute dernière prestation live de Queen a lieu à Knebworth, le 9 août 1986, en conclusion du Magic Tour. Le groupe laisse derrière lui le souvenir de prestations flamboyantes animées d’une voix de maître par leur exceptionnel chanteur, Freddie Mercury. Néanmoins, le quatuor continue à produire des albums, The Miracle en 1989 et Innuendo en 1991. 1991, année où Farrokh Bulsara – de son véritable nom – rejoint le Paradis des musiciens ; le 24 novembre. Dès le mois de février, il laissait présupposer que son avenir était compromis en livrant le poignant « The Show Must Go On ».
Le 24 octobre 1995, en sa mémoire – Mercury sachant ses jours comptés leur avait demandé de lui proposer des musiques pour qu’il y inscrive sa voix – les membres restant de Queen sortent l’album posthume Made In Heaven. Outre la connotation divine de son titre, ce dernier long format reprend la chanson éponyme que Freddie Mercury avait enregistrée dix ans plus tôt pour son premier album solo, Mr Bad Guy (1985).

Freddie MERCURY – Made In Heaven
Sous sa forme originelle, les fondations du morceau s’appuient sur des partitions de piano et de synthétiseurs. La voix de Freddie y est magnifique, vibrante, profonde. Son interprétation mêle tous les styles de chant qu’il a pratiqués durant les dix années écoulées, depuis le Queen éponyme (1973) jusqu’à The Works (1984). Elle emprunte l’aspect cristallin accordé aux 70’s, CF « You Take My Breath Away » sur A Day At The Races (1976), jusqu’au « muscle » de « Hammer To Fall » sur The Works.
Nonobstant, sur cette version de 1985, comme pour le reste de l’album, il manque quelque chose de ce que l’on pensait et/ou pouvait espérer de la part d’un tel compositeur. « Bohemian Rhapsody » en étalon, le piment des guitares et l’impact de la section rythmique de Queen font défaut.
De fait, même signé d’un seul nom, tous les titres enregistrés par Queen ont toujours bénéficié de l’apport de chacun de ses musiciens, leur union faisant la qualité, la force et le son caractéristique du groupe. Pour s’en persuader, il n’est qu’à écouter « Made In Heaven » versus 1995 – servi par une production du duo May / Taylor.
QUEEN – Made In Heaven
La batterie ne relève plus de la programmation d’une boite à rythmes mais de la frappe d’un « vrai » batteur, Roger Taylor bien sûr. Les synthétiseurs reçoivent le renfort de la Red Special, guitare de Brian May au son unique et identitaire. Pour bodybuilder son effet, plusieurs pistes de celle-ci sont assemblées les unes aux autres, créant une dynamique monstrueuse de puissance.
Ainsi magnifiée, portée par cette nouvelle orchestration, la piste voix de Mercury récupérée sur l’enregistrement initial, reconnaissable via les « vibes » et intonations spécifiques du chanteur, devient rien moins que phénoménale. Elle transperce l’auditeur, le bouleverse, démontre combien cet homme fut et restera l’un des plus grands chanteurs de tous les temps. L’écho enveloppant l’ensemble de la chanson donne réellement l’impression d’un message céleste en provenance du Paradis.
Point de vue de ses détracteurs : Made In Heaven, opération mercantile, ou comment se faire un peu plus de fric sur le dos du disparu ? Chacun son avis. Juste, il eut été dommage de ne pas profiter de « Made In Heaven » made in Queen, d’entendre une dernière fois l’éclat de cette Voix.
Thierry Dauge
Spécial dédicace à un autre Freddy, avec un « y » celui-là, en souvenir de 1975 et de nos premiers émois issus de Sheer Heart Attack… Avant de passer à A Night In The Opera.











