Do Not Machine – Celebrations Of The End
Petite chronique expresso sur le zinc
La pochette intrigue…
… avec ce monolithe qui dresse sa silhouette sombre et inquiétante. « Celebrations Of The End ». On reste dans l’ambiance avec le titre. Célébrations de la fin. La fin de quoi ? Du monde ? D’un monde ? De nos belles illusions ? Brrr, ça caille un peu par ici, la chose fleurerait-elle la cold wave dépressive à écouter de préférence au rez-de-chaussée ? Non, détrompez vous. Et si fin il y a, ce n’est certainement pas celle de ce fucking Rock’n Roll qui, avec cette album, prouve une nouvelle fois qu’il sait se réinventer encore et encore.
Leur nom…
… Do Not Machine. Leur destination : vos tympans de terriens. Planète d’origine : Angers. Angers ? Tiens tiens… Creuset du beau bruit électrisant, c’est mon p’tit Thugs qui me l’a dit… À bord un équipage de première bourre : Alex, ancien bassiste de Zenzile, Ben qui tenait la gratte chez Last Time Voodoo, et les frangins Belin, Camille derrière les fûts et Etienne à la six-cordes, activistes chez Daria et qui partagèrent un temps le chemin des frelots Sourice dans la belle aventure de L.A.N.E.
Si on les questionne…
… sur leur style musical, la réponse fuse (ou fuzz, ça leur va bien) : Heavy Pop ! Effectivement, une fois la galette engagée sur la platine, la définition s’avère judicieuse. Heavy pour les guitares énormes qui tissent des rifferies redoutables, lourdes dans le bon sens du terme, le tout servi par une rythmique qui serait à la basse/batterie ce que la précision helvète (Le premier qui me sort « underground » prend immédiatement la porte et me ramène un mot signé du provo) est à l’horlogerie. Pop pour les mêmes guitares qui savent aussi se faire aériennes, et le chant qui, serein ou énervé, prône avant tout la mélodie.
Cocktail riche…
… en horizons différents où chaque musicien apporte de son univers dans sa besace. Et cela donne un album foisonnant dont le fil conducteur pourrait être un amour immodéré pour le son des années 90. On pense à Jawbox, Swervedriver, Truly ou encore à Helmet pour le riff énervé de « Glass Kingdom ».
Sur une base…
… majoritairement mid tempo Do Not Machine délivre sa science des ambiances. Car ils savent diablement bien les poser les bougres. Lentes et envoûtantes sur « Insomnia » avec sa magnifique intro de basse. Mélancolique sur « Constellation » qui se poursuit dans un fondu enchaîné surprenant sur « Portrait Line » étrange et planant. Pêchu et plus classique dans la structure sur « Second Take ». Autre atout dans la manche du combo : savoir prendre le temps. En témoigne « Waterfalls » qui clôt l’album sur huit magnifiques minutes où se déploient, sur des tempos variés, moultes passages denses ou calmes d’où émergent soudain des guitares gilmouriennes ou une étonnante séquence groovy où la basse prend les commandes.
Do Not Machine – Second Take
La production…
… quant à elle, est aux petits oignons. Camille Belin, aux manettes, a soigné l’affaire sans jamais tomber dans un « trop léché » qui aurait pu affadir le son du groupe. Comme quoi, n’en déplaise aux chafouins et autres salisseurs de réputation, on peut être batteur ET musicien. Il fallait que cela fut dit. Que voulez vous le monde est plein de médisants…
« Celebrations Of The End »…
… constitue leur deuxième effort. Le premier, « Heart Beat Nation », très prometteur, était né au mauvais moment en plein covid. Le groupe n’avait donc pas pu tourner pour le défendre sur les planches. Malchance qui sera vite réparée cette fois-ci, sans l’ombre d’un doute !
La Machine est sur les routes ! Qu’on se le dise !
Do Not Machine – Celebrations Of The End
Label : Nineteen Something
Enregistré par Calille Belin au Tostaky Studios à Angers
Mixé par Jay Robins au Magpie Cage Studio à Baltimore
Master par Dan Coutant au Sun Room Studio à New York
Pochette : Julie Cice, Pascal Darosa et Hortense Bourgade
Face A
Feather – The Second Take – Insomnia – Constellation – Portarit Line
Face B
A New Love Ends – Glass Kingdom – A Shelter On Demand – Waterfalls