Open Vinyles – 2016, Hard Rock Vintage
Open vinyles 2016 : l’ennemi des voisins ! Voici venir un quatuor syntonisant, pour le moins à l’égard des amateurs du genre. Au rebut l’éclectisme, les assemblages hétéroclites, les jeux de piste et les voyages quadridimensionnels. Ce patchwork unifie les adeptes : « Tous pour un, un pour tous ! », indissociable agrégat de hard rock vintage pur jus.
Les quatre groupes sont sous influence 70’s. Scorpions, Whitesnake, Rainbow et quelques autres s’invitent au festin. Riffs et distorsion festoient à l’unisson. Quant aux solos de guitares, ils sortent la mitrailleuse lourde : déferlement incessant de projectiles à têtes perforantes !
Originaires du Canada, de Suède ou des States, tout le monde se retrouve autour de grilles d’accords velus, de tonitruantes pétarades. Qu’elle est belle et bonne la musique lorsqu’elle vous tolchok le goliwog !
DUST – Soulburst / LUGNET – Eponyme
Dust et Lugnet nous arrivent tout droit de Scandinavie, de Suéde pour être précis – avertissement : ne pas confondre le Dust des années 2000 avec celui des 70’s. Même si la « tambouille » est apparentée, il ne s’agit pas d’un revival mais bien d’une nouvelle formation. On peut sans craindre la vindicte affirmer que les musiciens de ces deux formations connaissent le job. À ce propos, il est fort probable que les garçons qui les animent aient versé dans le vitriol avant de réajuster leur colère. Il en reste de parcimonieuses tornades au cœur de l’ouragan.
LUGNET – All The Way
Lugnet officie en quintette où Dust plébiscite le trio. Faisant fi du nombre de musiciens, au sortir des enceintes, la volée de phalanges fait toute aussi mal. Le son est massif, les guitares virtuoses et l’intention belliqueuse. Atout majeur, les deux formations présentent un chanteur s’abreuvant au venin du Serpent Blanc ; David Coverdale en héritage.
Dans Soulburst ou Lugnet, les titres sans chaines sont bannis, on déifie l’arrache-clou. Question : si les albums et formations sont si proches, pourquoi visiter deux fois la même destination ? En œnologie, deux Grand Crus classés différent-ils ? Sur un même paysage, les couleurs varient-elles en fonction de la lumière ? Le sage mélomane à l’instinct grégaire.
DUST – Sun Rising
COLD TRUTH – Grindstone
L’américain Cold Truth est celui des quatre qui adopte une approche plus traditionnellement hard rock. Pour qui pratique le genre, les morceaux sonnent précisément tels qu’attendus. Impression de « déjà vu » passée, les courbes des mélodies attisent l’appétence, l’envie d’y glisser une oreille gourmande.
Grindstone fait partie de ces disques qui nécessitent plusieurs écoutes avant de s’ouvrir. Malgré une ou deux fleurs aux pistils plus odoriférants, la présentation des morceaux en bouquet provoque ce sentiment d’homogénéité plutôt linéaire. Néanmoins, Grindstone, depuis son fonds de commerce hard rock mélodieux, s’il n’est pas Love At First Sting, génère un certain Animal Magnetism chez les fans de l’arachnide, un cousin germain.
Particularité : le vinyle étant gravé « à la demande », le collectionneur a l’assurance de posséder un tirage très limité. Si la rareté ne fait pas la qualité, à choisir parmi plusieurs formats, un 33-Tours fera toujours plus nécessairement le bonheur de ceux qui l’écoutent.
COLD TRUTH – No Sleep Til Sturgis
LA CHINGA – Freewheelin’
Avec Freewheelin’, les canadiens de La Chinga livre un album explosif / étoilé. À trois, ils clonent le Concorde au décollage. Puissance, finesse et originalité caractérisent l’objet, guitare gavée de pédale wah-wah à l’appui. La fouge avec laquelle sont délivrées les chansons témoigne de l’engouement dont font preuve les musiciens à les interpréter. Dans un monde musical moins formaté où les modes seraient d’argile, Freewheelin’ sculpterait des statues en bronze. Dans le nôtre, il reste des passionnés pour « faire passer ».
Hendrix Experience plane au-dessus du trio, versus caribous au galop. Le carénage rutile de tous ses chromes pour un fort coefficient d’efficacité. Véritable boule d’énergie, ce disque vous laisse dérivée en toute joyeuseté vers la surdité.
LA CHINGA – Gone Gypsy
Le hard rock, bruyant enfant des 70’s, n’a jamais rendu les armes, trouvant toujours des serviteurs pour l’asséner au décours des années. À cet égard, en 2016, de vieux adolescents continuent à véhiculer le vieil adage : « Si c’est trop fort, c’est que vous êtes trop vieux », formule inventée par Ted Nugent. « Par qui ? Par Ted Nugent. Par Qui ? Par Ted Nugent. Par qui ? … Ok, laisse tomber ».
Thierry Dauge