KO KO MO – Need Some Mo’
Dans la mouvance de ces « groupes », finalement « duos », initiés par The White Stripes puis The Black Keys ou, plus récemment, Royal Blood – The Inspector Cluzo par chez nous – Ko Ko Mo pratique une musique vintage made in 70’s. Ayant cartonné en 2020 avec la reprise musclée de « Last Night A D.J Saved My Life », originellement interprétée disco par Indeep (1982), les nantais Warren Mutton et Kevin Grosmolard sortent l’album Need Some Mo’ en 2022. Le single éponyme qui en est extrait balance des riffs et une rythmique à tête perforante qui percent le blindage des radios spécialisées. Un groupe français en haut de l’affiche ? Réjouissons-nous !
KO KO MO – Need Some Mo’ (studio)
Qu’est-ce ?! Entre le riff d’intro de « Need Some Mo’ » et le mariage orgue / guitare qui ouvre « Maybe I’m A Leo », de Deep Purple, le demi-siècle écoulé se réduit à une peau de chagrin. Ko Ko Mo, que l’on identifie à Led Zeppelin par son côté heavy / psyché et, surtout, via la tonalité « plantienne » de son chanteur, ressert note pour note une phrase musicale de la bande à Blackmore, du genre reconnaissable entre mille – tout du moins pour les adeptes du Pourpre Profond et de l’album Machine Head (1972).
De la part d’un groupe à l’image et à la musique ancrées au cœur des 70’s, ne faut-il pas traduire cet emprunt tel un hommage, un clin d’œil plutôt qu’un plagiat ? Pour preuve, la déferlante infernale qui suit l’intro n’a rien de commun avec le hard rock sympathique de son aînée.
Need Some Mo’ (live)
Que le construit lexical « Ko Ko Mo » ait été inspiré à nos Bretons (?) par la chanson des Beach Boys (1988), par la ville de l’Indiana – U.S.A. ou par le chanteur / guitariste de blues Arnold Kokomo (1901/1968), l’essentiel est ailleurs. Affirmer que ce patronyme rime avec « éclate » et « qualité » a bien plus de sens. Si vous aimez lorsque les « heavitudes » pulsatiles carabinées, parfois stoner, vous transportent, vous sidèrent, vous satonnent l’entre-jambe ou les ovaires, « Need Some Mo’ », la chanson et l’album qui la porte, ont tout pour vous satisfaire.
KO KO MO – Idiocracy Song
Si, depuis le pays nantais, on se régalait déjà du Muscadet et du gâteau, on peut à présent faire bombance de Ko Ko Mo : une drogue dure en vente libre. Au-delà de la compulsion qui vous guette, une fois plongé dans le sillon, préparez-vous à l’addiction.
Thierry Dauge
KO KO MO – Need Some Mo’ – LMP Musique – Mars 2022 – Version vinyle avec le 7” « Last Night A D.J Saved My Life » en bonus.