Ozzy OSBOURNE – The Diary Of Ozz

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Ozzy OSBOURNE – The Diary Of Ozz

Ozzy Osbourne

The Diary Of Ozz, que nous aurions tout aussi bien pu titrer The Blizzard Of a Madman, revient sur les deux premiers albums d’Ozzy Osbourne, la « gargouille » du hard rock heavy métallisé. Pourquoi ces deux-là (pour rappel : Blizzard Of Ozz – 1980 et Diary Of A Madman – 1981) ? Et bien parce qu’on y trouve deux canons du genre, deux pépites hard rock / heavy metal qu’Ozzy ne parviendra plus à égaler, si ce n’est, peut-être, une ultime fois, dix ans plus tard, en ouverture de No More Tears (1991).

Qu’elles sont-elles ces chansons célébrées par le chroniqueur au désespoir de leurs consœurs ? Dans l’ordre de parution : « Mr Crowley », « Diary Of A Madman » et « Mr Tinkertrain ». Des voix qui s’élèvent, des remarques ? Partialité revendiquée, on n’en a cure, d’autant plus que si d’autres chansons pourraient être citées, il faudrait être sourd pour ne pas béatifier ces trois-là. Comme nous ne sommes pas atteint de surdité, parmi ces autres, lorsque le train s’affole …

Ozzy OSBOURNE – Crazy Train

Certes, on a déjà disserté ici ou ailleurs des qualités de ces compositions. Très souvent, l’évocation de Randy Rhoads en est à l’origine. Guitariste émérite, on a depuis sa disparition (mars 1982) entendu moult bretteurs jouer à l’égal de son talent, technique, feeling et inventivité. Par contre, du point de vue composition, beaucoup enfilent des riffs en cascades, déflorant leurs manches à 10 000 tours minute pour un pauvre résultat ; harmonique et/ou mélodique. Il en va tout autrement de « Mr Crowley » et « Diary Of A Madman », monuments d’une précision diabolique érigés tant à la gloire de la musique électrique qu’à celle de leur géniteur et du chanteur qui les porte.

Ozzy Osbourne

En 1980, lorsqu’Ozzy produit son premier effort en solo, il a quitté Black Sabbath depuis deux ans déjà. Sans doute en a-t-il profité pour se refaire une santé qu’il s’empressera de redémolir sous peu. Mais pour l’heure, moment de grâce, « Crazy Train » et « Goodbye to Romance » surgissent des studios d’enregistrement. Surtout, « Mr Crowley », la Magnifique, vient terrasser l’adversité.

Mr Crowley

Avec Blizzard Of Ozz (sorti en septembre), Ozzy parvient à défier ses ex partenaires sur leur terrain. Pourtant, en avril de la même année, Black Sabbath a fourbi un bien bel album, Heaven and Hell, où performe le fantastique Ronnie James Dio. L’année suivante, en 1981, comme s’ils se « tiraient la bourre », les frères ennemis font à nouveau jeu égal. Leurs albums respectifs, Mob Rules pour Sabbath, paru le 4 novembre, Diary Of A Madman chez Osbourne, le 7 du même mois, rivalisent de qualité.

Ozzy OSBOURNE – Diary Of A Madman

« Diary Of A Madman », la chanson, clôt le deuxième Lp de l’artiste solo, choix judicieux dans la mesure où ce titre à tiroirs supplante le reste du disque. On y retrouve l’esprit épique qui caractérise celle qui l’a précédée. Mais avant d’en écrire davantage, penchons-nous sur leur « cadette », Mr Tinkertrain ».

Bark At The Moon

Après deux albums réalisés en compagnie du talentueux Jake E. Lee, qui, cela dit, fera de biens meilleurs choses avec Badlands (un merveilleux album éponyme en 1989), le fougueux Zakk Wylde entre en jeu. Une première collaboration moyenne est suivie d’une tornade résurrectionnelle, No More Tears (1991). « I Don’t Want To Change The World », « Hellraiser » et « Mama I’m Coming Home », écrit avec l’aide de Lemmy Kilmister, sont d’une toute autre trempe que les brouettes de riffs remplissant les précédentes livraisons. Et puis, en ouverture, il y a « Mr Tinkertrain », allégorie horrifique digne d’un Alice Cooper et son « Steven » (album Welcome To My Nightmare – 1975). Bien qu’elle ne possède pas l’emphase de ses aînées, elle s’affirme tel un nouveau classique.

Ozzy OSBOURNE – Mr Tinkertrain

Les trois morceaux présentent des structurations quasi similaires, notamment une longue introduction. Le premier de ces messieurs est servi au synthé, le second à la guitare, le dernier via une sorte de comptine enfantine baigné de cris d’enfants. « De ces messieurs » ? En effet, chacune des chansons relate les errements d’un personnage masculin pour le moins « malveillant », le plus inavouable des trois étant « Mr Tinkertrain », personnage répugnant semble-t-il pédophile. Ozzy Osbourne, à des miles du politiquement correcte.

Ozzy Osbourne

Dans leurs développements, les titres présentent des montées en puissance, des changements de rythmes, des breaks et/ou ponts et, pour les deux plus anciens, un aspect symphonique. Ce dernier point image précisément le travail de Randy Rhoads, guitariste de hard rock mais, comme Ritchie Blackmore, épris de musique classique, voire médiévale (?).

Randy RHOADS – Dee

Comparer ces écrins de chaleur ceints d’un costume analogique au « bourbier » numérique gansé d’une enveloppe uniformisant les sons, écrêtant les « anormalités », ces moments qui donnent tout leur sel aux interprétations, alimente-il le sentiment du « C’était mieux avant » ?

Ozzy vient de sortir un nouvel Lp : Patient Number 9. Ce n’est pas que cet album soit « mauvais », c’est que sa linéarité, confère le refrain convenu de la chanson titre et le son énorme et sans aspérités qui caractérise tout l’album, finit par lasser l’auditorat. Tous les guests du monde, aussi prestigieux soient-ils, Jeff Beck en exemple, n’y changent rien. Constatation faite, peut-on nuancer le « C’était mieux avant » en « C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe » ?

« Mr Crowley » et « Diary Of A Madman », deux grenades à fragmentation. Depuis leur dégoupillage jusqu’à nos jours, on vibre à leurs éclats.

Thierry Dauge

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