LUX The Band – Gravity
A propos de Gravity, le nouvel album de LUX The Band, un chroniqueur US aurait certainement parlé de « soft rock ». Par chez nous, « soft » connotant quelque chose de « doux », l’AOC manque d’exactitude pour qualifier la musique en présence.
En matière de références, afin de cerner davantage les partitions, on peut citer The Raconteurs, pour les plus « jeunes », ou Bon Jovi, pour les « anciens », notamment lorsque ceux-ci remontent à leurs racines, dans leurs moments les plus « roots » (The Raconteurs : Consoleurs Of The Lonely 2008 – Bon Jovi : Slippery When Wait 1986 / This House is not for Sale 2016). D’une façon plus globale, un mixe de R.E.M. prêtant ses mélodies à la musique de Free, peut s’entendre, sans négliger un petit côté Jefferson Airplane. Et puisqu’on aborde ce parallèle, au sujet de l’interprétation d’Angela, citons Grace Slick, surtout pour les pistes où sa voix est mixée à celle de Sylvain, comme sur « Lullaby » par exemple.
LUX The Band – A Son Of Sam
Mais borner le phrasé de cette américaine, parisienne d’adoption, à la chanteuse franciscanaise témoignerait d’une oreille limitée. Par place, on perçoit des intonations de Dolores O’Riordan, la regrettée chanteuse des Cranberries. Sharleen Spiteri ? Éventuellement, mais alors en ces temps reculés où Texas affûtait encore ses guitares à la pierre angulaire du rock. Dernière fragrance, lorsque les chansons s’électrifient, des accents en fin de vers évoquent Patti Smith (« A Son Of Sam » ou « The Score »).
Pour reprendre le parallèle avec les groupes évoqués plus haut, lorsque la Les Paul de Sylvain Laforge prend des solos, ses lianes de notes suivent-elles davantage celles de Jorma Kaukonen ou de Paul Kossoff ? Si c’est le cas, qu’il s’agisse de l’un ou l’autre, ça n’est pas au sein de leurs formations originelles les plus connues, mais plutôt faut-il y desceller le Kaukonen de Hot Tuna et un Kossoff versus Back Street Crawler ; tout en reconnaissant à Sylvain sa propre vélocité.
LUX The Band – Hijak (live 2020)
On l’aura compris, que ce soit en « front de scène » ou au niveau rythmique, un duo basse / batterie hyper carré, ces musiciens n’en sont pas à leurs coups d’essais. Par conséquent, Gravity sonne très « pro », sans bavures mais sans arrondir les angles non plus. En matière de rock music, assurer en studio l’aspect « vivant », live, de ses compositions, apparaît comme un paramètre essentiel. Et s’il fallait qualifier l’exécution par LUX The Band des dix chansons composant Gravity, c’est de « qualité » dont on parlerait. Toute cette chronique s’en fait l’écho.
Thierry Dauge
LUX The Band – Gravity – Sortie le 9 décembre 2022