PARADISE LOST – Draconian Times

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PARADISE LOST – Draconian Times

Paradise Lost

Avec Draconian Times (1995), son cinquième long format, Paradise Lost signe la fin d’une période musicale où sa popularité n’a fait qu’enfler. Parallèlement, un « apaisement » du son des guitares et du growl, cette façon gutturale de chanter, s’est fait jour. Dès l’album suivant One Second (1997), la matière sonore évoque davantage un Depeche Mode sous testostérone qu’un métallurgiste en éruption. Si la démarche et le propos musical sont louables, il n’est plus questions de ces envolées guitaristiques pseudo progressives présentes sur Draconian Times.

PARADISE LOST – Hallowed Land

Draconian Times s’appréhende dès le graphisme coloré de son visuel. S’il existe des « pochettes » kleenex, aussi peu représentatives sur vinyle que sur CD, celle-ci fait figure d’œuvre d’art. Elle est due à Stylorouge, une société de design à l’image d’hipgnosis, promoteur de visuels attractifs par leurs formes et leur technique de surimpression des motifs. En l’occurrence, on peut affirmer qu’au-delà d’être une réussite, cette « pochette » est magnifique. De plus, elle introduit admirablement son contenu, initie sa teneur musicale, invite à l’ambiance sombre paradoxalement lumineuse des chansons.

Elusive Cure

Les fondations des morceaux doivent à Mjöllnir des rythmiques aux accords plombés. L’enclume ainsi fracassée lâche des mélodies furieuses rayées de vibrations électriques. Tutélaires, ces enluminures harmonisées garantissent l’intérêt, broderies barbelées ciselant des ramures d’ormes sauvages à même l’acier. Ici, le propos n’est pas la vitesse. D’une lenteur mercurielle, au sortir des hauts fourneaux, la pâte rougeoyante de l’alliage surchauffé s’écoule telle la sève sur le tronc d’un if carbonisé. Au loin, pris dans les volutes d’un vent tempétueux, les hurlements rageurs de créatures infernales ajoutent un degré supérieur d’insécurité.

PARADISE LOST – Jaded

Sur l’autel du Metallian, dieu Priestien par invention, le couteau sacrificiel enduit de ciguë disjoint la chaîne des osselets, poursuit sa course jusqu’à la cochlée puis pénètre le labyrinthe. Le poison s’insinue alors chez l’auditeur, promouvant l’éveil des chairs. Dans un premier temps sans volonté, tumescence illimitée alimentée à satiété par le mantra musical, le nouvel adepte passe une nuit blanche à rejouer sans cesse les quatre faces du fascinant grimoire. Au matin, épuisé, il réécoute une énième fois le pacte, puis, sous sourciller, le signe des deux mains.

Hands Of Reason (live)

Draconian Times, un disque à dévorer ? Pas de l’adoration, non plus de la dévotion, de la … « dévoration ».

Thierry Dauge

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