Nicolas PEYRAC – Je Pars … J’changerais Rien
Nicolas Peyrac fait partie de ces auteurs / compositeurs / interprètes dit « à guitare » influencés par leurs glorieux aînés, les Brassens et Moustaki (Béart ?). Avant d’exprimer en pleine année punk son désir d’évasion avec le tube « Je pars », il surgit sur les ondes radios et télévisées en 1975. Ce premier hit single révèle une chanson parfumée au « Summer of love », période fleurie ayant « L-S-Déisée » la côte Ouest des Etats Unis durant l’été 1967.
Ayant vécu enfant une année à New York, peut-être exprime-t-il par le biais de « So Far Away From L/A. » sa frustration de n’avoir pu s’émanciper sur les plages blondes de Los Angeles ou de San Francisco (?). Toujours est-il que le public est sensible à son discours, la fragrance plutôt nostalgique du titre ravivant d’éventuels regrets quant à des chemins de traverses précédemment négligés.
Nicolas PEYRAC – So Far Away From L.A.
Nicolas Peyrac « étudiant » ayant fait médecine, six années au compteur, nous avons affaire à un lettré d’où, peut-être, les références tant artistiques (Saint germain des Prés) qu’historiques (la seconde guerre mondiale) sises dans son second « carton » vinylique, « Et Mon Père » (1975). Sur un air enjoué, outre les clins d’œil culturels, le texte porte également sur les rapports entre genres. Tout le monde s’y retrouve : du « coup » tiré impulsivement dans les vespasiennes aux relations sentimentales de type « bigorneau » : trois mois plus tard on s’embrasse encore et toujours sur les joues.
Dernier point, le chanteur explore le temps « d’avant » et de « maintenant » (les 70’s), comparant « one hit wonder » et « Carrière ». Même traité sous couvert humoristique, il est possible que Peyrac reçut en retour quelques anathèmes et inimitié de la part d’un certain nombre de ses confrères.
Et Mon Père
https://www.youtube.com/watch?v=If9_rZkK3Ys
Prophétie ? Sur un rythme de tango, le chanteur sort un nouveau 45-Tours à succès, « Je Pars » (1977). Il ne pense pas si bien dire. Peu de temps après, lorsque survient le décès de la « plus belle femme du Monde », il sombre dans la dépression. Il s’expatrie alors au Québec où, le temps apaisant les souffrances, il passe de la musique au roman. Il en rédige quatre au total jusqu’en 2022, tous publiés.
La sensation de manque devenue compatible avec la vie, Nicolas se sent à nouveau prêt. Il revient à la chanson. Malgré l’eau écoulée sous les ponts, son capital sympathie ainsi que la qualité de son écriture, tant littéraire que musicale, lui permet de retrouver ses fans.
Nicolas PEYRAC – Je Pars
Sous un visage aux traits « prononcés », Nicolas Peyrac est ce qu’il est commun d’appeler un artiste attachant. Pas de bruit, pas de frasques, une simplicité calquant le quotidien de « Mr tout le monde ».
Dans les 90’s, après diverses collaborations et projets, dès sa « disparition » des radars, on avait envie de lui dire : « Reviens ». S’il en a décidé autrement, après nous avoir exposé qu’il ne « changerait rien » (2018), il est à présent de retour. Sachons en profiter.
J’changerais Rien
Thierry Dauge