BLONDIE – Heart Of Glass
Dans les boums de la banlieue Ouest, en 1978, on se fait « sexy » avec Rod Stewart, parce que c’est Chic, on ondule du bassin au « Freak » ou on Boney-é-Mise les « Rivers Of Babylon ». Mieux, après avoir cherché des femmes avec Juvet, on love son America. Plus fort encore, certains vont jusqu’à oser l’égyptienne « Alexandrie Alexandra » ! La frange dure des « boumeurs », elle, se rêve en compagnie d’un « Heart Of Glass » … et de Deborah Harry.
Blondie ? Beaucoup découvre le groupe via cet air pseudo-disco, nonobstant joué rock, Plastic Letters (1977) ou Parallel Lines (1978) leur restant à jamais interdits.
C’est qu’aux yeux des ados turgescents, Blondie figure une chanteuse hyper-sexy plutôt qu’un groupe. Que Debbie Harry assure la devanture et la voix d’un gang de mecs est un détail. Personne n’en a cure, seule sa plastique compte. La musique ? Bon, un peu quand même …
BLONDIE – Heart Of Glass
Les synthés lâchent : qui des grappes de notes « ambiancées », qui des scansions futuristes parcourues de phrases mélodieuses. Une guitare entreprend ces petit riffs caractéristiques d’un funk / disco appètent soutenu par un jeu de basse bondissant très en vogue à cette époque. De nos jours, on en retrouve l’esprit dans les morceaux qui enflamment l’auditoire radiophonique, CF « La Grenade » de Clara Luciani. Il n’y a pas de hasard.
De facto, ce qui assure l’assise rock de « Heart Of Glass », c’est la batterie. Elle sonne « acoustique », à des kilomètres de ces sonorités sur boostées qu’on retrouve dans le rock des 80’s, ou ces séquences de boites à rythmes, hélas omnipotentes depuis leur avènement. Avec des baquettes en bois percutant des peaux, Blondie reste au large du disco. Et même lorsque, deux ans plus tard, Giorgio Moroder s’en mêle sur « Call Me » (1980), la balance persiste à peser du côté rock.
BLONDIE – Call Me
Quoiqu’ait pu faire le groupe par la suite, que Debbie ait pu avoir Iggy Pop ou Joey Ramone pour amis, dès que « Heart Of Glass » retentit, c’est sur la piste du night-club qu’on se retrouve. Dans son sillage, le poids du quotidien prend le large. Punk, rock ou disco, il n’est pas exclu que cette chanson balaye des horizons au-delà d’un simple courant musical. Née dans les 70’s, elle promeut une sorte d’insouciance perdue. Et lorsqu’on la retrouve « cover-isée » en 2021, ça ne rate pas, elle nous humidifie les babines et nous r’fait bouger l’cul !
Miley CYRUS – Heart Of Glass (live)
https://www.youtube.com/watch?v=uQYX7zpsDjU
Thierry Dauge