Henri SALVADOR – Jardin divers

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Henri SALVADOR – Jardin divers

Henri Salvador

Plutôt que de Tennessee, en France, nous avons tous en nous quelque chose d’Henri Salvador : son jardin divers. « Zorro est arrivé », « Faut rigoler », « Mais non, mais non », « On l’a dans l’baba », « Juanita Banana », des incontournables ! Ou alors, leurs opposés, « Une chanson douce », « Maladie d’amour », « Syracuse », « Jardin d’hiver », la musique du hasard, celle de la vie.

Henri SALVADOR – Juanita Banana

Joe Dassin aurait-il chanté « Les daltons », Carlos osé « Papayou » ou « Le Tirelipimpon », Annie Cordy tartiner son « Chaud Cacao » si Henri n’avait défriché les oreilles en jachère de nos concitoyens ? C’est que le chanteur a commencé sa carrière de musicien en … 1935 ! Dans un cabaret, au Jimmy’s Bar, il débute comme guitariste accompagnateur de … Django Reinhardt ! On en a vu plus mal entamer leur parcours artistique.

Syracuse

Henri Salvador était donc capable d’âpres grand-écarts, de sauts quantiques, de coq à l’âne et, surtout, de jouer divinement de la guitare, qu’elle soit jazz ou autre. S’être acoquiner avec un épicurien, ingénieur à l’AFNOR, joueur de trompinette, pataphysicien, écrivain, auteur / compositeur, philanthrope a certainement joué sur sa façon d’appréhender le monde. Qui ça ? Jean d’Ormesson ? Tut tut ! Un déserteur, Boris Vian.

Ensemble, ils ont emmené la chanson française vers des territoires alors inexplorés : « Le blouse du dentiste », « Faut rigoler », pendant qu’Edith Piaf Chantait « Milord ». Différence ? Aucune. Plus qu’un choix, il s’agit d’une éthique, celle du quotidien, du quidam au sortir de l’usine, des êtres humains ordinaires : du peuple.

Henri SALVADOR – Faut rigoler

Alors, bien sûr, il y a cette histoire, celle qui concerne Jean-Marie Perrier. On quitte une amante sans savoir qu’elle est enceinte. Elle change de compagnon et ce dernier reconnait le fils illégitime, il devient son « paternel », celui de tous les jours, celui qui compte, son « papou ». Les hommes se complaisant à compliquer leurs relations, des inimitiés se forgent à tout jamais.

De maladresses en mauvaises adresses, rien n’est plus possible … si ce n’est continuer de rire, de rigoler, jusqu’en 2008 ou la Guyane et Cayenne s’éteint à Paris. Mais au changement de millénaire, en 2000, notamment épaulé par Benjamin Biolay, Art Mengo ou Thomas Dutronc, des adeptes, l’amuseur public ouvre sa boite à musique versus rêveuse et nostalgique. Chambre avec Vue lui vaut alors la reconnaissance, avec un grand « R », publique et médiatique, enfin.

Jardin d’hiver

Une énième pluri-publication des chansons emblématiques de l’artiste « gaulois » ont commencé le 14 mai de cette année sous la forme de deux recueils musicaux couvrant la période de 1961 à 1962 pour le premier, de 63 à 64 pour le second. Sous prétexte de « remastérisation », la démarche commerciale ne fait aucun doute. Les qualificatifs utilisés pour promouvoir le « produit » : catalogue, compilation, références, évoquent des « maux » marketing. Nonobstant, ne boudons pas notre plaisir en vilipendant trop hâtivement ce « neuf » issu du « vieux » car, grâce à cela, l’occasion nous est donnée de réécouter tous ces trésors, de la gaudriole à l’écume des jours.

Henri SALVADOR – Mais non, mais non

Deux premières parutions comprises, trois-cent cinq titres vont être ainsi proposés à l’écoute, à l’achat, à l’humour et, pourquoi pas, aux émotions, sous la forme suivante :

28 mai – HENRI SALVADOR 1965-1966 – HENRI SALVADOR 1967-1968
11 juin – HENRI SALVADOR 1969-1970 – HENRI SALVADOR 1971-1972
25 juin – HENRI SALVADOR 1973-1974 – HENRI SALVADOR 1975-1977
9 juillet – HENRI SALVADOR 1978-1979 – HENRI SALVADOR 1980-1989

Avec certitude, d’autres vont suivre. Comment se passer de ce qu’il fit au crépuscule de sa vie ? Bien sûr, les plus fous ont déjà tout cela sous tous les formats : 45-tours, 33-tours, CD, mp3 …

Si ces « compils » ne font ne serait-ce qu’évoquer son rire légendaire, remettre son œuvre sous les projecteurs, ouvrir aux plus jeunes un monde si particulier, ce sera gagné. On n’est jamais trop mis en lumière …

Dans mon île

… fusse-t-elle celle d’une île au soleil. Qu’en aurait dit Henri Salvador ? Il en aurait ri.

Thierry Dauge

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