Le Projet c’est que tout reste en désordre
Une Œuvre douce et grave
Un deuxième album est toujours une aventure qu’il faut concrétiser pour s’affirmer, d’autant qu’il est financé par Ulule, plutôt en version pré-vente avec bonus, façon plaisir d’offrir plutôt que joie de recevoir. Ce qui signifie que Fontaine Wallace, à l’instar de ces fameuses fontaines à eau potable édifiées depuis un siècle et demi à destination du public et des touristes, est suivi et qu’on les attend. N’y allons pas par quatre chemins, Le Projet est une réussite avec une pop douce, concise, précise, grave.
Fontaine Wallace – Le Projet
Une voix bien mise en avant, celle de Nicolas Falez (ex-Superflu) et la précision de sa guitare, accompagnée d’un trio sans reproche composé de Cécile Beguery (basse), Fabrice de Battista (claviers) et de Ludovic Morillon (batterie), mettent en avant des titres qui s’orientent beaucoup dans la nostalgie ou le dépit. Un constat déprimant que la musique délaisse souvent comme les titres des morceaux qui semblent s’éloigner de la tristesse des paroles. Il faut pourtant se rendre à l’évidence, la gaité n’est pas là, comme un Baudelaire en pleine forme, mais le constat bien présent. Allez un ou deux exemples :
Comme la clairière, comme la boue, comme la fougère
Comme l’hôpital, comme le sol, comme le cimetière
(extrait de « Fougère »)
Dans une autre vie tu m’aimerais plus
Dans une autre vie je t’aimerais mieux
(extrait de « Outre Les Mots »)
Ce sont les deux derniers titres qui achèvent ce bel album avec une alternance d’élégance et de détermination où la guitare devient rageuse, se défoule (tout comme dans le possible tube, éponyme de l’album). La fin résume bien le début, comme quoi, tout est bien construit, bien vu et bon à écouter.
Fontaine Wallace – Le Projet
Microcultures Records
Sortie le 14 mai 2021
Patrick Bénard