Si tu mets pile je m’efface
A double face
Un joli mot pour illustrer le nouvel album de Fredda, sixième du nom. Bisolaire s’affiche donc du côté éclairé avec une version plus sombre. Bon, ce n’est pas Dark Side of the Moon non plus, mais il peut se résumer au travers des deux premiers titres et des deux derniers. Ce qui ne veut pas dire, non plus, que le reste est à laisser. Au contraire.
Ces quatre titres illustrent simplement l’image qu’on peut se faire à la première écoute et qui se confirme par la suite.
« Bisolaire », qui débute l’opus annonce la couleur : l’acceptation que l’auteur convient d’être à la fois lumineuse et crépusculaire, le tout de façon légère. « J’efface » est remarquable d’efficacité avec des paroles qui s’envolent tandis que la musique reste bien ancrée sur terre, à coups de guitares assidues et de samples bienvenus. Tout cela organisé par Nicolas Repac pour l’ensemble de l’ouvrage. Un bon hit en perspective.
A mi-parcours, on découvre « Jours Heureux », en version salsa dégagée de toute contrainte.
Fredda – Jours Heureux
« A Mi-Chemin », il s’invite à la chorale, harmonica à l’appui, pour une rêverie orientée par une fin d’après-midi de novembre (ce qui tombe bien). « Appartiens à une Île » termine en mode pop rock et en vrai duo avec une guitare plus nerveuse le côté pile et face. Et comme disait l’autre : si tu mets pile je m’efface. Tout oscille dans cette phrase finalement. Fredda propose sans doute son ouvrage le plus intime et le plus objectif de son œuvre. En résumé le plus abouti.
Fredda – Bisolaire
Microcultures/L’autre Distribution/ Cristal Publishing
Sortie le 13 novembre
Patrick Bénard