KISS – Alive !

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KISS – Alive !

Kiss

Le début du mythe : Alive ! (1975)

Kiss

Avec Alive !, Kiss accède au très Grand Public, à la reconnaissance mondiale. Quoi de mieux qu’un enregistrement « vivant » pour se rendre compte de la valeur réelle d’un groupe en mouvement ? Seulement voilà, le double album aurait bénéficié de tant d’overdubs qu’il n’aurait plus de « live » que le nom, d’avantage studio qu’en scène. Du coup, les dénigrements se mettent à pleuvoir, les noms d’oiseaux, les vilenies, les avanies. Précisons que le maquillage, pour des « mecs », n’a jamais fait très bon ménage avec la musique rock. CF New York Dolls puis les hair-métalleux de Poison, seul Alice Cooper a su en tirer parti, voire Twisted Sisters ou, dans une moindre mesure, King Diamond au sein de Mecyful Fate. « Restons sérieux ! ».

KISS – Deuce

Tony Visconti, dans son Autobiographie (2008), aborde les disques qu’il a produits. Il « parle » naturellement, et sans langue de bois, du Live and Dangerous (1979) de Thin Lizzy. Le croiriez-vous ? Idem ! Pareil ! Ce « live » a tellement été retouché en studio : « … aurait bénéficié de tant d’overdubs … ». Une voix pour s’élever ? Crier : « Oh, scandale ! ». « Deux poids, deux mesures », n’étant pas le genre de la maison, revenons-en au hard rock, puisque c’est de cette musique dont il s’agit. Dans ce domaine, Alive ! est un véritable concentré de tout ce qui génère l’addiction, un disque à user.

Cold gin

Alive ! Sort en 1975. Il fait suite à trois albums studio : le premier éponyme (1974), Hotter than Hell (1974) et Dressed to kill (1975). Comme les candidats l’annoncent dans le vénérable jeu télévisé : Des chiffres et des lettres (apparu en 1965 !), « Le compte est bon ! ». Quatre longs formats en seulement deux ans ! Ça méritait bien un énième point d’exclamation.

Kiss

Une fois démaquillés et revêtus d’effets de ville, le concept tient-il toujours musicalement la route ? Si, de nos jours, celui ou celle qui découvre Kiss est en droit d’émettre un doute, en 1975, pour l’adolescent qui se saisit d’Alive ! dans le linéaire de l’hypermarché, malgré la pléthore d’Incontournables qui l’entourent : Physical graffiti, A night at the opera, Welcome to my nightmare, Wish you were here, Toys in the attic, On the levelc’est la panacée ! Les hit singles s’enchaînent comme les éclairs chez le boulanger.

En comparaison des versions studio, les morceaux sont accélérés et les guitares bien plus acérées. De tous les albums cités ci-dessus, à n’en pas douter, c’est le plus bruyant, le plus saignant. Alors, qu’il ait été retouché, bidouillé, cacahuèté ou même torché au cul d’une console de mixage importe peu. Pour celles et ceux qui apprécient les accords musclés, Alive ! réjouit l’auditeur, élève son âme vers l’endroit précis où le plaisir devient jouissance.

KISS – C’mon and love me

De quelle alchimie les quatre gaillards peuvent-ils bien pu user pour capter ainsi l’attention et l’oreille tant de l’amateur éclairé que de l’auditeur occasionnel ? Heavy pop, heavy glam, hard roudoudou ou hibou-caillou-genou-rock, la classification importe peu. Cette science inconsciente de la composition qui « tue » les anime, alors …

Parallèle avec le football, les chansons tournent en 4/4/3 : quatre couplets, quatre fois le même refrain en trois minutes chrono. Et pour relever la sauce, un coup de fouet de Les Paul, un solo explosif de cinq à dix secondes, pas plus. Le reste ? De la sueur et des kilomètres.

She

En 2020, le groupe est devenu une entité commerciale, un jackpot, une tirelire à dollars, une machine à pognon. Peu importe qu’excepté Stanley et Simmons, les deux autres musiciens aient changé mainte fois et que les rides déforment à présent le maquillage. La Légende est ailleurs. Lorsque Alive ! est centré sur la platine, les paillettes se moquent des années écoulées, elles virevoltent et scintillent, glorifient le passé. L’émotion initiale renaît.

Notre quotidien, hydro-alcoolisé, PCR-isé mérite que nous nous autorisions à rêver. Et pour nous y conduire, ce vieil Lp semble tout désigné : « I wanna rock and roll all night and party every day ! ».

KISS – Rock’n’roll all nite

Thierry Dauge

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