Coralie ROYER – « Blossom » : EP 4 titres
Entre les touches en tilleul plaquées d’ébène d’un piano ou celles en palissandre greffées des frettes d’une guitare, dès les premières notes offertes par sa voix, une mèche de cheveux bouclés vient caresser votre joue. Un poudroiement de lumière dorée tague vos pensées, embue votre vigilance, impossible d’y résister. C’est comme si vous croisiez un parfum dans la rue qui vous fasse retourner, le souffle fruité d’un matin d’été dont vous franchissez le seuil pour mieux l’accueillir, le laisser vous gagner. Blossom, de Coralie ROYER, quatre titres de drapés et de soieries au fond d’un nid.
Coralie ROYER – Who I am
Cet EP, on l’écoute tout autant qu’on le ressent. Un oiseau bleu offre le duvet de son cou où poser votre âme. La voix de Coralie ROYER évoque Alanis Morissette, Joan Osborne, Susanna Hoffs (la chanteuse des Bangles), confidence au cœur de la tornade qui gagne en puissance sur ses extrémités. Au service de titres folk, tant intimistes que dépouillés, elle exprime une sincérité qui contrarie la douceur des mélodies. Rachael Yamagata fait cet effet-là, que Coralie exprime à merveille : « Ne te fies pas au calme relatif, il est des mots, même susurrés, qui traduisent des maux en rien surannés ».
Bien sûr, de surcroît, la chanteuse est belle. Faut-il, pour évaluer ses qualités, tourner le dos à sa photo ? Comme son ramage rallie son image, faites tel que vous « l’entendrez » !
Ne croyez pas que notre égérie sort de nulle part. Elle a musicalisé des comédies et foulé mainte fois les scènes de proximité, celles ouvertes qui vous laissent présenter vos talents sans vous contraindre. Elle en a gardé l’envie de maîtriser sa destinée, note après note, jusqu’à ses propres compositions, sans compromission. Vous l’aurez saisi, auteure/compositrice de ses chansons, Melle Royer élabore pour elle-même, hors des produits marketing, des boucles, des déliés, d’une écriture sienne qui, peut-être, rempliront l’encrier de votre oreille ouverte.
La sortie de Blossom est prévue lundi 16 mars 2020.
Vous y « serez » ?
Thierry Dauge