NAWAK OBAMO – “N.O” – EP 6 titres
Le Rock Festif et le Punk Hard Core n’ont plus de secret pour toi ? Ok ! Mais que connais-tu du Rock Hard Core et du Punk Festif ? Deux mots / un patronyme : Nawak Obamo.
NAWAK OBAMO – Une appli pour manger
Cet EP 6 titres, enfin 5 + « L’intro », commence par un cri primal, celui d’une naissance ou d’une révolte, un rien moqueur sur sa modulation finale. L’instrumental qui lui fait suite secoue ta mémoire et tu te dis : « Rock festif ! ». Oui ! La trompette sans doute. Mais, avec ces garçons, ce serait trop simple … et réducteur. Parce qu’entre deux giclées de cuivre, les amplis crachent l’électricité, touillent un chili punk et « oï », une gniole à finir aveugle !
Fist national
Un synthé bravache, switch réglé sur « orgue Hammond », s’invite pour des solos rappelant étonnamment un certain Jon Lord, cet organiste épris de classicisme qui œuvrait au sein de Deep Purple. Ainsi, le hard rock participe à la teuf, même si ça n’est qu’un ressenti, une vue de l’esprit. Sinon ? Mon Côté Punk s’accouple aux Dead Kennedys pour un coït dont la saveur n’a d’égale que l’énergie.
D’un abord cru, voire brutal, l’EP s’apprivoise sur la durée. A la différence de ces enregistrements « Kleenex », qu’on écoute une fois et puis qu’on jette, tu réécoutes ces chansons avec plaisir, un sourire aux lèvres, heureux d’y avoir survécu et d’y survivre encore.
NAWAK OBAMO – Il veille sur eux
Le look des guerriers à l’ouvrage évoque les arts de la rue : cracheurs de feu, mono cyclistes, jongleurs, contorsionnistes. Adeptes de la robe à courte encolure, live, ils aiment également œuvrer dans le plus simple appareil. Pour ne pas encourir l’opprobre publique, ils revêtent : qui un slip, qui un maillot de bain « année folle », rayé et juste-au-corps.
La voix du « crieur » se fait tour à tour incantatoire, incendiaire, revendicative, moqueuse, accusatrice, elle harangue l’auditeur : une véritable partouze vocale ! Et les poèmes qu’elle égraine crève le bien-penser, ces chaînes sociétales dont les vieillards qui nous gouvernent aiment à user pour entraver nos velléités libertaires.
Petite conséquence
Sur le titre lié ci-dessus, un assaisonnement « doom » complète le forfait, juste avant de lâcher quelques pintes de sueurs, de muscles et de tendons saillants.
Au final, s’il venait à poindre la moindre tentative de récupération de cette bande son au profit d’hommes en gilets : jaunes, oranges, verts fluo ou noirs, il paraît fort peu probable qu’elle soit adoubée. On n’estampille pas son œuvre : « Nawak Obamo Production – l’Anar’chie Records – Ptikepon … » pour des prunes.
A une époque où des êtres humains font la queue pour se nourrir pendant que d’autres empilent les applis sur leurs smartphones, des groupes français comme Nawak Obamo font du bien ; histoire de se remettre les idées en place et les yeux en face des trous … de balles, évidemment !
NAWAK OBAMO – Chowing home
Pour finir, et pour savoir, cette chronique n’est pas une « commande ». Entre deux Pointures, ces artistes et groupes rebaptisés « Dinosaures », le chroniqueur prend parfois la peine de visiter la Toile à la recherche de sensations. Lorsqu’elles surviennent, la démarche consiste à échanger avec le ou les auteurs pour leur demander la permission de critiquer leur travail, de le leur monnayer.
« N.O » de Nawak Obamo ? Sans intermédiaire, directement du producteur au consommateur ! Pour la version dématérialisée, tu sais faire. Plus sérieusement, aux formats EP vinyle ou CD, il ne tient plus qu’à toi de les contacter.
Thierry Dauge