Y and T – Yesterday and Today

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Y & T – Hard Rock Made in California

Y & T

Y & T en studio

Y & T pour « Yesterday & Today », patronyme initial du groupe californien et titre de son premier Lp (1976). Si Y & T use d’un parallèle temporel pour qualifier la démarche artistique à l’œuvre dans ses deux premiers Lps : une musique « d’hier et d’aujourd’hui », c’est sans doute dans le but de caractériser ses influences musicales. La réduction à « Y & T » lui permet d’adopter un logo plus facilement identifiable par le public. Fait notable, il s’écoule quatre ans et un changement de maison de disques entre ces deux patronymes. Ceci expliquant peut-être aussi cela : une mue vers un ailleurs sensiblement différent. Si cette transformation existe, elle est infime, permettant aux fans des premiers jours de s’y retrouver.

YESTERDAY & TODAY – Earthshaker

Entre « Struck down » (1977) et « Earthshaker » (1981) les musiciens restent les mêmes … et la musique aussi ! L’infime changement commence avec « Black tiger » (1982). Outre une pochette de toute beauté, dont le graphisme stylisé attise le plaisir de l’œil, le disque contient l’emblématique chanson « Forever ». Structurée tel un voyage homérique, elle s’offre un final érectile. Tous les albums qui vont suivre seront marqués de ce sceau, pour le moins jusqu’à « Down for the count » (1985), par ce poison divin. Mêlant fragrances florales et rappe à métal, l’échafaudage de notes blesse autant qu’il caresse.

Y & T – Forever

Chose promise, « Mean streak » (1983) offre « Midnight in Tokyo », une beauté venimeuse que tous les adeptes du hard rock souhaitent épouser un jour. Depuis « Stairway to heaven » du Zeppelin au « Dream on » d’Aerosmith, tous les groupes apparentés au genre recherchent la formule. Y & T l’a réécrite. Dave Meniketti, le leader chanteur/guitariste du combo, n’a pourtant pas une voix extraordinaire et, s’il lâche des solos irréprochables, il est d’autres pratiquants aussi talentueux. Son secret est ailleurs. Il réside dans la science dont il fait preuve pour assembler les notes et sa capacité à les faire « sonner ». Dans cet exercice, l’esprit qui l’anime centre la cible.

Midnight in Tokyo

Harmonisées à la tierce, les guitares s’enroulent autour de l’auditeur puis élèvent leurs psychismes relatifs jusqu’aux plus hauts sommets. Sur tous ces albums, avant que, les années passant, certains prennent d’autres chemins, les musiciens jouent tel un gang : « ensembles ». Cette osmose perceptible tapisse le fond des sillons. Elliptique et vibratile, elle jaillit des enceintes sous formes de bulles, de plaisirs irisés.

Après un album un rien « putassier » (sorti en 1984), les yeux tournés vers les charts, l’âme musicale revient, naturelle : « Basta, jouons comme on aime … ». « Down for the count » (1985) tamise à nouveau le sable blond chauffé au soleil du Pacifique Nord.

Y & T – Summertime girls

Tant de compliments autour d’un groupe qui n’a pas su, pas pu, passer la vitesse supérieure ? Peut-être que toute cette belle musique, que ces bribes de hard rock classieux ne supportent pas la retranscription scénique ?

Y & T en concert

Y & T

Dans les 2000’s, deux occasions nous sont données de croiser Y & T en concert, un peu « tardivement », il est vrai : Le 17 juin 2009 au Forum, à Vauréal, puis le 20 octobre 2010 au Trabendo – Paris. « Tardivement » puisque le groupe « shake » l’Univers depuis le milieu des 70’s.

Y & T – Mean streak (live)

Alors ? Prouesses scéniques ou déambulateur dessoudé ? « Admirabilité » technique ou pet de mouche dans un bol de chicorée ? A défaut d’un jeu de scène « élastique » : Pas de l’oie (A. Young), escalade d’amplis (Airbourne) ou pyramide humaine (Scorpions), les membres d’Y & T assurent des prestations live au cordeau, mélodiques, puissantes, réjouissantes. Vivre un concert du groupe ressemble à des retrouvailles entre amis. Comme il est de coutume en pareil cas, la convivialité règne et les sourires s’épanouissent tant dans le public que sur le visage des musiciens. Même si Dave Meniketti prend la scène à son compte, magnétise les regards, donne le tempo, compose le menu, les autres maillons tiennent la partition.

Hurricane (live)

Tous les standards y passent tels que joués dans cet excellent double Lp live de 1991 : « Yesterday & Today », on y revient … Des vinaigriers, réglés sur le mode « acariâtre », se plaindrons assurément d’un ânonnement gériatrique, d’un rabâchage en règle où la grande majorité des inconditionnels vont louer l’apparente inertie : « Pile dans le mille ! ». Car, avouons-le, le plaisir de broyer du décibel au contact de vieilles scies n’a d’égal que celui de les savoir « en vie » … et diablement affûtées.

Y &T – Rescue me (live)

D’un autre côté, de nouveaux adhérents peuvent également y trouver leurs comptes. En effet, la puissance ne gênant en rien la clarté, le son est à la fête, facilitant l’approche des mélodies. Si le « tarabiscotage » sied à certains, la musique d’Y & T se « c’rock » sans détour et sans chichis. Que ce soit « d’hier » par les enregistrements studios ou « D’aujourd’hui » par le live, voilà un groupe qui a bien vieilli. « Grand Cru Classé » ? Sans exagérer, pour le moins : « hard rock AOC » de bonne lignée.

Thierry Dauge

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