Nationalisme et patriotisme

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Des notions dépassés depuis cent ans

Si l’on se réfère à la pensée de l’écrivain H.G.Wells, l’actuel regain de nationalisme à l’échelle quasi planétaire, est l’expression d’un mode de vie disparu depuis plus d’un siècle…

H G Wells-faillite de la démocratie, un livre remarquable

Dans un monde où, tout allant très vite (internet, chaînes d’info en continu) on nous délivre des jugements bâclés et des réflexions sans recul, il n’est pas inutile de se replonger dans des livres publiés au début du vingtième siècle et qui ont fait l’objet, avant leur parution et leur mise en librairie, de mois voire d’années de réflexion de la part de leurs auteurs; c’est le cas de “Faillite de la démocratie ?” (oui, vous avez bien lu : avec un point d’interrogation) de l’auteur anglais Herbert George Wells.
Achevé d’imprimer en France en mars 1933, et compte-tenu des délais de traduction, beaucoup plus longs à l’époque qu’aujourd’hui, on peut déduire que Wells l’a écrit dans les mois qui ont suivi la Crise de 1929, et, en même temps, un peu avant qu’Hitler ne représente réellement une menace crédible pour la paix dans le monde.

Le “nouveau” Wells était arrivé…

Très ébranlé par l’horreur de la Première Guerre mondiale, l’auteur de “L’Homme invisible“, “L’Ile du docteur Moreau”, “La Machine à remonter le temps” et “La Guerre des mondes” avait renoncé au roman et ne publiait plus que des essais à teneur sociale, philosophique ou scientifique riches en réflexions sur la condition humaine.

Comment les Anglais, les Français vivaient-ils au 18è siècle?

“Leur nourriture et leur boisson étaient consommées sur place. La production était locale ; les outils et les jouets étaient fabriqués dans le voisinage, les maisons, faites de la pierre ou du bois des environs… Les meubles, les habits étaient également des produits locaux.
Dans une maison, même riche, il était impossible de trouver un seul objet de provenance lointaine, sinon peut-être une pièce de soie, quelques épices, un morceau d’or ou une pierre précieuse”.

Nationalisme et patriotisme, des notions dépassées

Jusqu’au début du 19è siècle, “l’homme était patriote parce que sa vie économique était locale et bornée”, écrit Wells. Mais au début du vingtième siècle, on est déjà en plein “mondialisme”:
– Nous vivions, en 1914, pratiquement, matériellement, dans un système mondial. Vos aliments les plus courants venaient des quatre coins du monde. Vos vêtements étaient fabriqués par une demi-douzaine de nations. Votre chapeau venait d’Italie. Votre veston était fait de drap anglais doublé de soie française, aux boutons usinés en Allemagne, cousu avec du fil d’Ecosse. Vous les brossiez avec une brosse japonaise. Et j’en passe. Déjà, en 1914, nous vivions dans un monde cosmopolite (quant à ce qu’il en est AUJOURD’HUI… en ce début de 21è siècle ou l’on s’apprête à signer des monstruosités comme le CETA et le MERCOSUR néfaste pour tous… sauf les financiers, se reporter à notre article “Marché mondial, non… marché local, oui…”.

Et “aujourd’hui” (en fait, en 1931-1932) ?

S’il n’y a pas union économique, il y aura guerre“, écrit, visionnaire l’auteur anglais sept ans avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. C’était l’une des deux seules alternatives:
– Les hommes devront enfin comprendre la situation actuelle, remplacer les traditions jadis en honneur mais aujourd’hui périmées de souveraineté nationale et d’indépendance locale. Le contraire nous entr’ouvre la perspective d’une série de guerres de plus en plus meurtrières qui conduiront à l’épuisement et à la dégénérescence de notre espèce.

“Les idées nouvelles s’implantent lentement. Seule la guerre vient vite”

“Rien n’a été fait depuis l’armistice de 1918 qui vienne diminuer sensiblement le risque d’une nouvelle guerre mondiale”, écrivait Wells en 1931-1932.
Que penser, dès lors, de la phrase de De Gaulle : “Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres” ?
Et que faire de la Marseillaise, hymne guerrier aujourd’hui bien encombrant dans la mesure où il exhortait à la haine d’un pays ennemi en 1792, ami aujourd’hui ?

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