Véronique Sanson : Ses débuts méconnus

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Véronique Sanson : « Besoin de personne » (1972) n’était pas son premier disque

Véronique Sanson, sans sa rencontre avec Michel Berger, aurait sans doute continué d’enregistrer dans l’anonymat le plus complet comme en attestent ses premiers vinyles. Elle est née à Paris en 1949. Dès son enfance, Véronique s’est trouvée plongée dans le monde de la musique. Son père, musicien amateur, l’initie au piano, tant et si bien que, sans connaître une seule note de musique, sans jamais avoir suivi de cours, elle est rapidement capable de jouer des petits airs et même d’en composer. Elle poursuit donc ses études, la musique n’étant alors pour elle qu’un agréable passe-temps.

C’est alors qu’elle retrouve un camarade d’enfance…

Véronique Sanson et Michel Berger : Les retrouvailles

Michel et Véronique, à la récréation, jouaient ensemble lorsqu’elle n’avait que six ou sept ans. Plus âgé qu’elle, Berger, sans conteste, était un prodige. Ces premiers disques, enregistrés lorsqu’il avait à peine seize ans, passaient parfois sur « Salut les Copains » et se détachaient déjà de la production habituelle.

BERGER : Star à seize ans, inconnu à 18 !

Michel compose toujours, mais il est surtout producteur et arrangeur. La rencontre Berger-Sanson apporte beaucoup à chacun.

Véronique Sanson
Véronique Sanson

Lorsque Michel rentre chez Pathé-Marconi en 1968, Véronique le suit, enregistre (avec sa sœur Violaine et Michel Bernholc) deux super 45 tours au sein d’un trio nommé Les Roche-Martin. Et c’est FOUTREMENT MAUVAIS !

Pourquoi ce curieux nom ?

En feuilletant l’annuaire du téléphone, Véronique s’était aperçue qu’il y avait énormément de « Roche », et bien plus encore de « Martin ». Elle considère, à tort, que chacun d’eux serait un acheteur potentiel du disque. En réalité, le premier disque des Roche-Martin se vendra à moins d’une centaine d’exemplaires.

Abandonnant la formation, elle enregistre un premier 45 tours

Cette fois sous son nom, elle publie «  Le Printemps est là« , adaptation d’un chanson de l’Anglais Donovan (« Sunny Goodge Street », jadis interprétée également par Marianne Faithfull). Mais le titre principal, « Le Feu du ciel », est une de ses propres compositions. Celle-ci ailleurs obtient d’ailleurs un certain succès en radio. Des passages malheureusement trop peu nombreux pour en faire un tube.  (312 exemplaires vendus à l’époque d’après la maison de disques).

Une marque de fabrique

Cette chanson, « Le Feu du ciel », annonce déjà le « son » que l’on retrouvera tout au long de ses futurs enregistrements. Une voix très pure et riche en trémolos et vibratos, soutenue par un jeu de piano assez classique. Mais si le son est présent, la couleur n’y est pas. Ce premier 45 tours à la pochette grise et triste n’obtient aucun succès.

Véronique Sanson

Véronique Sanson : il lui manquait un coéquipier

Le son sans la couleur, ça ne pouvait pas fonctionner. Et cette couleur, c’est Berger qui va l’apporter à Véronique. Une couleur immuable, d’ailleurs, car lorsqu’il se tournera vers Françoise Hardy puis vers France Gall après que Véronique l’ait quitté, le public retrouvera sans difficulté l’environnement musical bien particulier du grand sorcier qu’est devenu Michel.

Véronique, déçue de l’échec de son premier disque, quitte Pathé.
Avec quelques difficultés, d’ailleurs, car, ayant signé un contrat de sept ans, elle se trouve obligée d’en attendre la résiliation anticipée pendant plus de trois mois. Quoiqu’il en soit, elle rejoint Elektra (WEA) à peu près en même temps que Berger qui, lui aussi, vient de quitter sa maison de disques précédente.

Besoin de personne… d’autre !

Entre Véronique Sanson et Michel Berger, le courant passe, et leur travail en commun est une réussite. L’idée de génie, qui accroche l’oreille, c’est cette « voix qui tremble », qui est la marque de fabrique des productions Berger / Sanson. C’est immédiatement le succès avec « Besoin de personne » puis « Amoureuse » en 1972. L’année suivante, la chanson fera le tour du monde grâce à la version de l’Anglaise Kiki Dee, future vedette en duo avec Elton John (« Don’t go breaking my heart »)… Le monde est petit : Berger écrira « Il jouait du piano debout » (1980) en hommage à Elton, et France Gall enregistrera en duo avec l’artiste anglais (« Les Aveux », 1981).

Daniel Lesueur

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