JUDAS PRIEST – Défenseur de la Foi métallique
En studio
Judas Priest représente l’archétype du groupe de heavy metal. Quasi unanimement apprécié par la population Metal, le groupe ne se refuse musicalement rien. Au-delà des « speederies » redondantes ou des « doomeries » lénifiantes, il adopte le rythme ou la cadence qui sied au mouvement qu’il exécute. Restant un des seuls survivants des premières heures qui soit régulièrement en action, Judas Priest règne : 1974 dans le rétroviseur, la fin des temps pour seule limite !
JUDAS PRIEST – Beyond the realms of death
https://www.youtube.com/watch?v=EwbO0zO2jvU
Le coup de fouet, ce qui booste l’avancée des anglais vers la reconnaissance du public, correspond à cette tournée en première partie d’AC/DC, au moment où ces derniers promeuvent Highway to Hell (1979). Judas vient de sortir un enregistrement live. Unleashed in the East, compilant certains de leurs chevaux de course, des boulets chauffés au rouge.
JUDAS PRIEST – Tyrant (live)
A la suite de la tournée, « British steel » (1980) envahit les bacs des disquaires. Le son est plus puissant, plus net que sur les Lps précédents, paradoxalement plus « grand public ». Rattaché à la New Wave Of British Heavy Metal, le groupe gravit encore un peu plus les marches du Panthéon Rock. Plutôt qu’imager les pratiques « bondages », son look « cuir et clous » illustre une mode vestimentaire identitaire en développement.
Ayant toujours pris soin de styliser ses pochettes de disques, Judas Priest entame une période musicalement faste dite des « Animaux métalliques » qui commence avec « Screaming for vengeance » (1982).
JUDAS PRIEST – The Hellion / Electric eye
« Defender of the Faith » (1984), qui lui fait suite, est parfois considéré comme le meilleur enregistrement des métallurgistes, celui de l’avènement. La Face A du 33 tours parait d’anthologie. Des morceaux qui bastonnent autant qu’ils oblitèrent, son écoute se faisant au risque de perdre plusieurs points d’audition, critère de qualité en Heavy Metaly.
JUDAS PRIEST – Freewheel burning
Ce qui caractérise Judas Priest, ce sont des rythmiques de six-cordes étouffées par la paume de la main, des solos harmonisés à deux guitares et la voix suraiguë de Robert Halford, le Metal God. Lorsque vous faites communier ces trois éléments, un quatrième prend naissance : leur musique.
Un temps moins plébiscité, les musiciens reviennent en force avec « Redeemer of souls » (2014) et la tournée qui suit car, live, ils ne craignent personne.
JUDAS PRIEST – Redeemer of souls
En concert
Live, c’est LE son. A l’exception de ce concert sous chapiteau, à l’Espace Balard, où même le Guest de luxe : Ted Nugent, sonne «petit bras», Judas Priest a toujours proposé puissance et précision. En fait, l’expression béton armé semble avoir été inventée pour qualifier le son du groupe sur scène. La constance avec laquelle les musiciens exposent leurs propositions musicales est remarquable. Au-delà du Heavy Metal auquel ils sont affiliés, leur musique peut séduire tout amateur de rock un tant soit peu aguerri au « bruit ».
The green Manalishi (live)
Une des tournées les plus marquante de Judas Priest est un paradoxe. Elle accompagne la sortie de leur album décrié: Turbo (1986). Déjà, le billet du concert (là, tout à gauche), sans même une note de musique, accroche, motive, provoque la rencontre. Outre l’ouragan de riffs habituels, les Prêtres ont élaboré un visuel imparable, un immense robot dont le poing fermé renferme Rob Halford. Avec des costumes en cuir taillés sur mesure pour souligner encore un peu plus l’aspect futuriste voulu en studio. Le transfert scénique du disque est donc une véritable réussite. Les titres prennent toute leur force joués live.
Turbo lover (live)
Devenu plus âgés, un soliste parti, l’autre miné par la maladie de Parkinson, les canes et déambulateurs ont-ils envahi la scène? Tu parles! Les banderilles sont toujours radioactives, des bâtons de dynamite sont mâchouillés entre les accords et la voix tutoie éternellement les étoiles. Après une période hésitante, les gladiateurs sont bien en place, équipés de leurs armes lourdes, et on aime ça !
Halls of Valhalla (live)
S’il vous manque des clous pour fixer aux murs les violons de l’ennui, si la mélodie qui berce vos nuit ronronne tristement, si vous coupez la radio plus vite que vous ne l’avez allumée, osez la communion avec Judas Priest, que du bonheur musical à prendre: «J’ai 15 ans et le patch du groupe cousu sur ma veste en jean».
Thierry Dauge