Generation X
La genèse
Generation X : au printemps 1976, William Broad et le Bromley Contingent traînent régulièrement leurs baskets dans les concerts punks de Londres. De son côté, John Cravene, patron de la boutique Acme Attractions, cherche un groupe à manager. Ayant sympathisé avec un client, John O’Hara, il évoque la possibilité de former un groupe, plutôt un truc dans l’air du temps, style punk. O’Hara ne connaît personne pour cela, mais après avoir passé une annonce dans la presse musicale, les deux compères entrent en contact avec William Broad, Tony James et John Towe. Le groupe prend forme, reste à trouver un nom, ce sera « Chelsea », quartier de Londres où se trouve Acme Attractions.
John O’Hara devient Gene October, chanteur, William Broad, guitariste, Tony James est déjà bassiste et John Towe, batteur. James et Towe ont déjà une petite expérience, ayant joué dans le groupe proto-punk London SS (rien à voir avec les nazis). Les répétitions débutent en Août mais après une poignée de concerts dont la première partie de Throbbing Gristle, Broad, James et Towe décident de quitter le navire en Novembre, plutôt que de virer October !
Ils recrutent alors un guitariste, Bob Andrews, et William Broad se baptise Billy Idol, désormais chanteur de ce nouveau groupe, Generation X, dont le nom est emprunté à un livre des 60’s consacré à la culture Mod.
Les premiers concerts
Après un premier concert en Décembre, ils jouent au Roxy, club fraîchement ouvert par eux-mêmes et leur manager Andrew Czezowski. Cette ancienne boîte de nuit verra passer un grand nombre de formations punks anglaises et les américains Johnny Thunders & The Heartbreakers.
Generation X va très vite se faire un nom à Londres. Billy Idol plaît aux filles et la musique emballe tout le monde, à part Elton John qui la trouve cacophonique. Ils rentrent en studio pour une journée début février 77. Cinq titres démo sont mis en boîte et le premier single « Your Generation » / « Listen » sort de façon totalement autonome. Environ 200 copies sont fabriquées pour la vente et la promo ce qui permet à Generation X de jouer 4 titres live à la BBC au mois d’Avril (disponibles sur l’album « BBC sessions 1977-1979 »).
GENERATION X – YOUR GENERATION
Après un changement de personnel (manager et batteur), le label Chrysalis les signe à l’été 77 pour un deal de trois albums. Nouveau passage live à la BBC en Juillet, nouvelle session studio. Ils ré-enregistrent « Your Generation ». Le titre sort en septembre avec « Day By Day » en face B. Sur la lancée, Chrysalis commercialise un second single en Novembre, « Wild Wild Youth », puis un troisième, « Ready Steady Go », en février 78, suivi du premier album « Generation X » qui sort le 17 Mars en Angleterre. Une réussite, à mi-chemin entre punk-rock pur et dur et power-pop. La version US contient « Your Generation » et « Wild Youth » qui ne figurent pas sur le pressage anglais. En revanche, ce dernier contient des titres absents du pressage américain. L’idéal est donc d’avoir les deux.
1978 – Generation X
1978 est une année riche pour le groupe. Beaucoup de concerts, dont un au Paris Theatre de Londres diffusé par la BBC, l’enregistrement du second album et une tournée anglaise en fin d’année. « Valley Of The Dolls » sort en janvier 79. Produit par Ian Hunter (Mott The Hoople) l’album est différent de son prédécesseur, il sonne très rock avec des parties presque glam parfois, comme sur « Friday’s Angels » ou bien pop (le magnifique « English Dream »). Malgré le succès du nouveau single, « King Rocker », bien placé dans les charts anglais, la maison de disque reproche au groupe de ne pas vendre assez et menace de rompre le contrat.
La tension monte. Idol prend de plus en plus de came et ne s’entend plus du tout avec le guitariste Bob Andrews. L’enregistrement du troisième album se déroule mal. Le groupe se sépare en fin d’année, après un ultime concert en Novembre. Ce dernier LP ne voit le jour qu’en 1998. Il paraît sous le titre «KMD – Sweet Revenge » (réédité depuis par le label Munster), KMD pour « Kiss Me Deadly ». Il contient une version brute du fameux hit « Dancing With Myself » entre autres bonnes chansons.
Generation X – English Dream
En 1980, Tony James et Billy Idol reforme le groupe mais le rebaptise Gen-X. Ils recrutent Terry Chimes (The Clash) à la batterie et s’entourent de quelques guitaristes. Tout d’abord Steve New (Rich Kids) qui participe à une session studio avant d’être viré. Puis John McGeoch (Magazine). Steve Jones (Sex Pistols) et Danny Kustow (Tom Robinson Band). Chacun participe à l’enregistrement du nouvel album, « Kiss Me Deadly », qui reprend quatre titres du troisième LP de Generation X, pas encore sorti. « Dancing With Myself », « Triumph », « Revenge » et « Stars Look Down » Après quelques concerts avec le guitariste James Stevenson de Chelsea (la boucle est bouclée). Gen-X se sépare définitivement, la came ayant tout ruiné. Billy Idol s’en va faire la carrière solo qu’on connaît. Tony James forme le gag Sigue Sigue Sputnik en 1982. Auparavant, il écrit « Russian Roulette » pour The Lords Of The New Church avec Terry Chimes.
Reformation …
En 1993, Generation X se reforme pour un concert unique à Londres. En octobre 2018, après avoir participé à l’émission radio de Steve Jones à Los Angeles, James, Idol, Jones et Paul Cook (Sex Pistols) se retrouvent sur scène au Roxy, sous le nom « Generation Sex », le set n’étant constitué que de reprise de Generation X et des ex Pistols période Swindle. Certaines sources annoncent d’autres concerts à venir.
A suivre…
Fernand Naudin