EMERALD MOON – The Sky’s The Limit
Dès l’entame de The Sky’s The Limit, via « Rock’n’Roll Soul », rythmique syncopée toute en rupture constituée d’une grappe de notes plutôt que d’accords plaqués, Emerald Moon nous plonge dans un bain de hard rock made in 70. Visuellement, depuis le logo du groupe qui rappelle celui de The Magpie Salute, formation vintage du Black Crowes Rich Robinson, jusqu’au visuel quasi psychédélique de The Sky’s The Limit situé entre le Bifröst qui mène à Asgard et une voie « cactée / colorée » de type desert line, Emeral Moon ne nous parle pas d’autre chose.
Rythmiques virevoltantes, guitare tant acérées qu’harmonisées, voix féminine puissante et mélodique, le bloc moteur rugit Gibson Les Paul sur amplis Marshall, une formule adoubée.
EMERALD MOON – Rock’n’Roll Soul
Il aurait été étonnant que l’alchimie à l’œuvre serve une autre période musicale spatio-temporelle lorsqu’on identifie Fabrice Dutour dans le line-up, l’âme pensante et damnée de Back Roads, autre formation vintage quoiqu’un qu’un rien plus métallisée. La filiation d’Emerald Moon penche plus volontiers vers Thin Lizzy – Emerald pour « Emerals » from Jailbreak –, Mama’s Boys et consorts – cette propension à travailler leurs partitions –, tout en sonnant contemporain, à l’image de Gygax, Dead Lord ou Black Star Riders, les héritiers.
C’est que les deux bretteurs, Dutour, donc, associé à Michaal Benjeloun, s’y entendent pour délivrer des arabesques hélicoïdales, des lianes d’ADN prélevées aux génomes de leurs ainés tout en touillant leur propre mixture. Dans le mortier, ils pilonnent citron verts et wasabi puis les irradient de rayons gamma afin d’en relever l’éclat. La concurrence fulmine, verte de rage !
What You’re Told
Des tournures de rythmiques chevauchent les plaines texanes, southern heavy rock à la Point Blank – album éponyme –, d’autres voyagent en Albion, la science du riff de Paul Kossoff à son sommet avec Free. Quoi qu’il en soit, le groupe cultive l’originalité, boute au large les deux accords / batterie monolithique chers à d’autres formations, adopte une broderie barbelée sur fûts pyrotechniques.
Évidemment, pratiquer ce genre d’exercice nécessite des musiciens aguerris, capables de léviter au-dessus des chausse-trappes techniques et mélodiques creusées sous leurs pieds. Qu’à cela ne tienne ! François C. Delacoudre et Laurent Falso bourdonnent et percutent à l’idéal pour soutenir les solos enluminés des deux « allumés ». Combative, Vanessa Di Mauro ne s’en laisse pas conter qui depuis son chant élève ses comparses, les pousse à s’envoler.
Lorsqu’on maîtrise son sujet à ce point, quoi de plus gourmand que de se frotter au feeling du maître en la matière, le pharaonique Zeppelin ?
EMERALD MOON – Ramble On (Cover de Led Zeppelin)
Sans prétention, il se pourrait bien que cette Lune Emeraude s’en aille verdir l’Univers au-delà du ciel étoilé. Adepte de heavy rock, pourquoi chercher ailleurs ce qui brille à ta proximité ? Emerald Moon, The Sky’s The Limit, un album à séduire les innocents et régaler les initiés.
Thierry Dauge
EMERALD MOON – The Sky’s The Limit – Disponible à partir du 13 juin !
Pour plus d’informations et commander l’album : https://www.emeraldmoonmusic.com/
