Quelques souvenirs de la Tournée OUTSIDE le 17 Février 1996 au Zénith de Lille…
David Bowie vient de sortir 1. Outside (Septembre 1995), son album le plus personnel et aventureux depuis Scary Monsters (and Super Creeps) en 1980, bien sûr en compagnie de son complice des grands jours (La Trilogie berlinoise), Brian Eno.
David Bowie – The Hearts Filthy Lesson – 1.Outside (1995)
En France, ce ne sont ni Morrissey et sa bande Glam-Rockab qui introduisent les concerts, pour cause d’accrochages d’Egos pendant les dates anglaises, ni Nine Inch Nails comme aux États-Unis. Les jeunots – à l’époque – de Placebo ou Electrafixion, avatar d’Echo And The Bunnymen, ont donc l’honneur d’ouvrir les soirées françaises. Le Post Punk de Brian Molko ou le chant incantatoire de Ian McCulloch avec les guitares mi noise mi psyché de Will Sergeant, comme ce soir-là, voilà des remplacements de haute volée !
Electrafixion – Sister pain Live at Lille / Zénith (17-2-1996)
Le show de Bowie renoue avec certaines ambitions théâtrales d’antan – pour la dernière fois, mais on ne le sait pas encore (Le Reality Tour sera plus sobre) – : quelques éléments de décors (Tentures, une table et une chaise, mannequins inquiétants), éclairages cinématographiques, costumes post apocalyptiques et une enseigne en néons au dessus de la scène annonçant « Ouvrez le chien ». On ne comprend pas grand chose à l’histoire du privé Nathan Adler présentée dans l’album mais musicalement, quelle claque !
David Bowie – The Voyeur Of Utter Destruction live / Outside Tour (1995) – Ouvrez Le Chien (2020)
De Look Back In Anger à The Man Who Sold The World, en passant par The Hearts Filthy Lesson, Hallo Spaceboy ou Diamond Dogs, les extraits du dernier opus comme les classiques sont abordés pour la plupart dans un esprit de déconstruction Indus, Electro et Noisy, avec un excellent gang.
Se distinguent notamment les parties de piano baroques – mi romantiques mi free jazz – de l’historique Mike Garson, l’excellent batteur Zachary Alford, pourtant confronté aux boucles synthétiques complexes des claviéristes Peter Schwarz et George Simms, la basse imperturbable ainsi que les chœurs de la nouvelle bassiste Gail Ann Dorsey, dont un déjà mémorable duo pour Under Pressure. On remarque aussi les rythmiques du guitariste Carlos Alomar, autre vieux complice de Bowie, répondant aux déchirures métalliques de Reeves Gabrels. Évidemment, le Thin White Duke est impérial ! Et cette voix ! Comment peut-il en être autrement pour l’un des plus grands showmen de l’Histoire du Rock ?
Hallo Spaceboy Live At Loreley Festival (1996)
Malgré les aspects parfois cauchemardesques de la scénographie ainsi qu’une série de morceaux moins connus et plus âpres, sans les tubes des années Glam ou Eighties, le public lillois oscillera ce soir-là entre fascination et enthousiasme délirant, tout en étant déjà persuadé d’être témoin d’une performance inoubliable.
Un Outside 2. devait suivre… Nous l’attendons encore.
Musiciens
• David Bowie : chant
• Peter Schwartz : claviers.
• Reeves Gabrels : guitare.
• Gail Ann Dorsey : basse, chœurs.
• Zachary Alford : batterie.
• Carlos Alomar : guitare.
• Mike Garson : claviers.
• George Simms : claviers, chœurs.
Setlist
Look Back In Anger
The Hearts Flilthy Lesson
Scary Monsters (and Super Creeps)
I Have Not Been To Oxford Town
Outside
Andy Warhol
The Voyeur Of Utter Destruction (As Beauty)
The Man Who Sold The World
Strangers When We Meet
Diamond Dogs
Hallo Spaceboy
Breaking Glass
We Prick You
Nite Flights (Scott Walker)
D.J.
Boys Keep Swinging
White Light White Heat (The Velvet Underground)
Under Pressure
Moonage Daydream
Ps : Ouvrez Le Chien et No Trendy Réchauffé, deux live officiels de l’Outside Tour, enregistrés l’un à Dallas, l’autre à Birmingham sont parus en 2020.
Bruno Polaroïd
