ARMELLINO – Heritage Blend
Le visuel de ce premier album d’Armellino rappelle étrangement celui du premier Fleetwood Mac sorti en 1968 : l’héritage de Peter Green ? Son titre semble confirmer la connexion. Heritage Blend, traduit littéralement en français donne : « Mélange d’héritage ». CQFD.
Se proclamer « héritié » est une chose, en démontrer les qualités une autre. Alors ? Armellino, digne descendant des formations heavy rock mythiques made in 1970 ? Quoi qu’il en soit, le titre d’ouverture, « Almost Scored Me », nous injecte une langue de feu dans les trippes tel un gorgeons de ZZ Top. La filiation est donc transtemporelle, d’hier et d’aujourd’hui.
ARMELLINO – I’m Only Me
Jusqu’à présent, le maillage musical associant groove noir et heavy blanc n’avait rien accouché de mieux que la version incandescente du « Superstition » de Stevie Wonder servie par BBA : Beck Bogert & Appice (1973). Sur la chanson « Fire », chaussé d’une voix féminine soul / électrogénique, Armellino se permet de venir tutoyer ce sommet.
Outre du heavy blues rock, sur ce disque, le parti pris d’Armellino consiste à fourailler les fondamenteaux d’un classic rock vigoureux, un peu de Whitesnake post Deep Purple, versus Bernie Mardsen/ Micky Moody, et de Whitesnake heavy, versus John Sykes/Adrian Vandenberg/Steve Vai. La démonstration tend à associer des brassées de feeling aux lianes d’une technicité irréprochable. Parfois orgue-anisé ou harmonca-lisé, l’inspiration accordée aux chansons repousse les limites du « déjà-vu ».
ARMELLINO – Hardly Yours
Pour en revenir à la question oiseuse posée au début de cette chronique, à savoir si les styles de rock pratiqués par le Fleetwood Mac de Peter Green et celui d’Armellino baignent dans la même eau, « fortes » pour les deux, l’explicité de la réponse saute aux oreilles, la communauté de talent ne fait aucuns doutes. Aquafortistes en ce sens où l’acidité de leurs propos dissout les résistances, on succombe au gang de Peter Green, on abdique, genou à terre, au cocktail savamment distillé d’Armellino.
Zébré d’une disto foisonnante, le rock’n’roll tant électriques que viscéral du gang enquille des cavalcades de manche « basse-battues » à satiété. Assaisonné southern, les tranches les plus saignantes d’un Point Blank ou Blackfoot s’invitent au déjeuner. En conséquence, amis coton-tige, ton règne est terminé, Heritage Blend clarifie l’audition de celles et ceux qui l’écoutent. Armellino, pour les amateurs de mélodies pratiquées en heavy-music organisée.
Thierry Dauge
ARMELLINO – Heritage Blend – Label : MAY I Records – Déjà disponible !