Katarina PEJAK – Pearls On A String
Dès les premières notes de Pearls On A String, le nouvel album de Katarina Pejak, nous plongeons dans un monde pop n’ jazzy où la couleur bleu profond prend naissance. Il y a du Norah Jones – Come Away With Me (2004) et Feels Like Home (2007) – et du Rachael Yamagata – Chesapeake (2011) – dans cette voix et cette musique. Nonobstant, le Belle, la « très » Belle Katarina n’en n’est pas à son coup d’essai. Originaire de Serbie, de Belgrade pour être précis, elle a déjà produit trois Lps et donné de nombreux concerts en France et dans toute l’Europe.
Katarina PEJAK – Hard Money (live 2023)
Pearls On A String, a un goût et une fragrance particulière pour elle : « Je l’ai produit moi-même avec la collaboration de mon groupe et de Romain – Guillot, son tout proche. J’avais la liberté absolue pour donner forme aux chansons et les faire évoluer au gré de mon inspiration. C’est mon album le plus personnel ».
Des instantanés évoquant Joni Mitchell sur Blue (1971) ou encore Carole King sur Tapestry (1971) ponctuent les chansons. Dirigées par la voix et les claviers de l’artiste, suavité, douceur, rondeur – les murs de la salle où on joue l’album s’arrondissent et se lovent aux creux des notes – parcourent l’intégralité des douze titres, nous laissant alanguis, accro aux mélodies.
Pearls On A String
Avec Boris (guitare), Sylvain (Basse) et Johan (Batterie), écrin de musiciens français où Katarina dépose ses compositions, l’album alterne ambiances intimistes : « Je ne chante que pour toi », et offrandes publiques, visons furtives d’un idéal féminin croisée au détour d’un rêve.
Au cœur de Pearls On A String, une version jazzy de « Money » du Floyd laisse Roger Waters turgescent et ravi (?). Y siège un fougueux solo d’orgue Hammond, réminiscence des 70’s, gage de créativité, toujours d’actualité avec des interprétations comme celle-ci.
Langue effleurant son palais puis caressant l’intérieur de ses joues, Katarina prend une inspiration profonde et ses cordes vocales entre en vibrations. Sont alors offertes ces perles de soie satinée au sortir de ses lèvres entrouvertes.
Katarina PEJAK – Too Late
Epoque barbouillée par l’auto-tune et le vocoder, si l’exaltation musicale vous fuit, écoutez Pearls On A String. Vous y gagnerez une certaine idée du bonheur, un délicieux et langoureux moment de sérénité.
Thierry Dauge.
Katarina PEJAK – Pearls On A String – Label : Ruf Records – Disponible le 19 avril 2024