Pascal Pacaly – My Sweet Love

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Pascal Pacaly - My Sweet Love
Pascal Pacaly – My Sweet Love

Des Amours Désunis

Depuis une dizaine d’années, un type pas comme les autres remue la littérature et l’histoire du rock avec détermination et conviction. Pascal Pacaly a crée les éditions du Joyeux Pendu  à Saint-Etienne. Et comme tout le monde là-bas, il adore le foot. Ca tombe drôlement bien parce que, comme les anglais, le foot et le rock vont très bien ensemble même si les temps ont changé. Pascal vient de sortir un recueil de nouvelles qui va en scotcher plus d’un. L’écriture de My Sweet Love est à la fois dure, terne, angoissante. Il ne fait aucun cadeau sauf l’espace d’un moment d’une tendresse folle et crue, Miami Terminus.

Bref, le plus simple était de se rencontrer et de parler un peu boulot et du reste.

Pascal Pacaly
Pascal Pacaly

Culturesco : Qu’est-ce qui t’a poussé à créer ta maison d’éditions, qui plus est, axée sur le rock et ses dérives ?

Pascal Pacaly : Déjà nous sommes plusieurs, une association de bénévoles et de passionnés. L’idée c’est d’avoir l’esprit ouvert, d’élargir les possibilités. On essaye de sortir du moule et du tout commercial pour pourvoir proposer au public ce qui nous plait, nous touche. Mais je t’avoue que l’on se pose de plus en plus de questions : la stratégie a ses limites. Etre une niche, c’est bien, mais dans ce monde 2.0/réseaux sociaux c’est aussi une galère ! C’est un grand débat sur les générations, sur la curiosité, l’éducation, le niveau culturel…

Sinon pour le nom de la maison d’édition, c’est en rapport avec la mine, si chère à Sainté ! La salle des pendus est le vestiaire où se changeaient les mineurs. On a rajouté le terme «  Joyeux » pour ne pas faire trop glauque !

Culturesco : Tu rejoins ce que j’aime, comme les anglais, le rapprochement du foot et du rock, qu’est-ce qui t’a conduit à ça ?

Pascal Pacaly : Etre né à Saint-Etienne fait que l’on aura toujours de grandes chances d’aimer le foot. Et même si vous n’aimez pas, vous ne pouvez qu’être impacté : il y aura toujours quelqu’un dans n’importe quelle famille stéphanoise qui va suivre l’ASSE, ne serait que par appartenance, identité culturelle de la ville. Pour le rock, c’est de la curiosité, tout simplement, découvrir, être curieux et ressentir cette énergie, ces riffs et ces batteries qui te donnent envie de sauter de partout. Ça pourrait être une attitude aussi, un état d’esprit, mais je pense que c’est de moins en moins le cas. Encore une fois ce monde 2.0 change tellement la donne. Exemple : peut-on être punk et être présent sur Facebook qui est le temple du capitalisme incarné ? Encore une fois c’est un débat intéressant !

Teaser My Sweet Love de Pascal Pacaly

Culturesco : Ton rapport avec le rock français est fort et déterminé. Penses-tu qu’il est différent du rock anglais ou américain ?

Pascal Pacaly : Oui et non. Non car l’amour porté par les musiciens à cette culture est le même qu’on soit au Japon, au Sri Lanka, au Gabon ou en France. C’est un BESOIN de s’exprimer, de faire passer des messages, de sortir du quotidien, de créer des rêves loin de la routine. Mais force est de constater que les anglais et américains ont des milliers de kilomètres d’avance. Encore plus en Angleterre où pendant des décennies TOUTE la famille regardait des émissions comme Top of the Pops où tu pouvais voir des artistes comme Bowie. Nous, pendant ce temps-là on avait Sylvie Vartan, Claude François et Johnny Hallyday qui bien souvent – au début en tout cas – ne faisaient que reprendre des standards américains, mis à la sauce française…

Résumé - accroche
Résumé – accroche

Culturesco : Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ton dernier livre, puissant à la fois dans l’écriture et dans ses conclusions ?

Pascal Pacaly :  My Sweet  Love est un recueil de nouvelles que l’on pourrait définir comme « trash ». C’est sans conteste mon plus beau livre car il y a de la pureté dedans. Cette pureté ce sont les sentiments à vif : l’amour, la mort, la rage de vivre, d’aimer, d’être aimé, de ne pas comprendre ce monde, de se désespérer de la bêtise humaine à travers des choses comme la religion ou la pollution par exemple. « My Sweet Love » ce sont des « marginaux », des femmes serial killer, du sexe ensanglanté, des travestis remplis de solitudes, des anciens à la recherche de l’amour, d’homosexuels luttant contre le racisme, de femmes battues prenant leur revanche. My Sweet Love c’est creuser dans l’être humain, en sortir le meilleur et le meilleur peut parfois signifier vouloir braver l’interdit, aller contre le poids de la tradition sociétal. En définitive, c’est explorer notre côté que l’on dit sombre, mais qui, en réalité, est lumineux. D’ailleurs nous n’avons pas de côté sombre. Nous le disons pour nous rassurer. On dira toujours d’un serial killer qu’il a un côté sombre, mais c’est seulement pour nous rassurer, pour nous dire que nous ne sommes PAS comme lui, donc que nous sommes de « bons » citoyens. Mais la vérité est que nous cachons ce sombre de peur de se rendre compte que selon le parcours de vie (accidents, morts de proches, etc) et les rencontres, nous pouvons très bien choisir d’autres chemins plus tortueux. Bien sûr, tout cela s’explique par le vécu, l’éducation et fonctionne par degrés et étapes.

Culturesco : Comment vois-tu l’avenir de ce style d’éditions et d’écrivains qui s’engagent à fond dans cette énergie ?

Pascal Pacaly : Comme actuellement, avec cette envie de partage, de croyances dans l’art. L’art, de manière générale est le plus ancien message humain, des peintures de grottes préhistoriques en passant par les Pyramides, l’architecture de villes partout dans le monde, de tableaux, de street art…L’art permet de nous exprimer et de montrer qui nous sommes vraiment, pour le meilleur, et hélas, parfois pour le pire. Mais tel est l’être humain, beau et triste à la fois.

Pascal Pacaly – My Sweet Love

Les Editions du Joyeux Pendu – 238 pages – 16 €

commande : https://leseditionsdujoyeuxpendu.com/ouvrages/my-sweet-love/

Patrick Bénard

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