BRETONS – L’âme du rock celtique
Sous la protection de Gwenn ha Du, le drapeau breton à neufs bandes – les quatre blanches représentant la Basse Bretagne, les cinq noires le Haute Bretagne – et onze hermines – symbole de pureté – le collectif B.R.E.T.O.N.S livre ce magnifique album de rock celtique … ou de rock tout court. « Rock tout court » parce que la présence de bombarde, de biniou, de violon, d’accordéon, de mandoline / banjo et/ou de flûtiau dans les morceaux ne doit pas en restreindre l’accès à un territoire ou une région. Au siècle de l’individualisme, il serait dommage qu’un esprit communautaire vienne grever la possibilité d’écoute à un plus grand nombre. La qualité et l’originalité de B.R.E.T.O.N.S ouvre son répertoire à l’international, d’autant plus qu’il propose des réinterprétations de chansons déjà formidables dans leur jus, magnifiées au présent.
BRETONS – Son Ar Chistr
Ce patronyme, B.R.E.T.O.N.S, sied évidemment à la perfection à la musique en présence. Nonobstant, parmi les quinze propositions de l’album, outre des titres chantés en breton, d’autres figurent en français ou en anglais. L’amateur de s’exclamer : « Sec’hed am eus ! » (« J’ai soif ! »), peu importe le breuvage, du moment qu’il y a l’ivresse !
En Vers et Contre Tous
Les chansons proviennent, entre autres, des répertoires de Soldat Louis, Flogging Molly, Armens, Alan Stivell (quelle interprétation de la « Suite Sudarmoricaine » !), Tri Yann, jusqu’à AC/DC via un de ses incontournables fleuri de cornemuse – feu Bon Scott en jouait – « It’s A Long Way To The Top ». Tout du long, l’ambiance est chaleureuse, bon enfant, fruit d’un travail impliqué ; la décontraction ne devant pas nuire à l’application.
BRETONS – Druken Lullabies
Ce qu’il y a d’universel dans cette vision d’un rock chatoyant, c’est qu’il convient tout aussi bien aux pubs enfumés qu’aux grands raouts festivaliers. On peut s’y perdre et s’enflammer à deux ou à un millier. Ce qui compte, c’est le partage, le plaisir de danser et chanter ensemble autour d’un verre de chouchen, de pommeau, de malt ou de houblon fermentés. D’un verre de rouge ? Pas de problème ! Ici, on accepte les compromis ! Par contre, suivant en cela la devise de la Bretagne : « Kentoc’h mervel eget bezan saotret » (« Plutôt la mort que la souillure »). La musique, ça se respecte, il n’est pas question de la « saloper » au prétexte de s’amuser. En cela, cet album épouse la tradition.
L’étincelle
Il y a du Dropkick Murphys, du Pogues ainsi qu’un zeste de Glenmor au pied du chêne pluri centenaires où trône le chaudron de potion magique dans lequel sont tombés les membres de B.R.E.T.O.N.S lorsqu’elle et ils étaient petits. Et si la plupart des titres sont portés par une voix masculine, certains bénéficient du cristal tout droit sorti d’entre des lèvres féminines. Associés, testostérone et œstrogènes produisent des merveilles d’entrelacs. Traverser les Monts d’Arrée, plonger dans la baie de Douarnenez à la recherche de Dahud et la ville d’Ys, toiser l’horizon depuis les remparts de Saint-Malo ou ceux de la citadelle de Port-Louis, sensations séculaires, vivifiantes et unique à l’extrémité de penn ar bed (bout du monde) et Beg Ar Raz (Pointe du Raz).
BRETONS – I’m Shipping Up To Boston
Vous l’aimez comment la cervoise, vous ? Teintée rock et celtique tel que B.R.E.T.O.N.S nous la propose sur cet album, on la boit jusqu’à la lie !
Thierry Dauge
B.R.E.T.O.N.S – Volume 1 – Label Aztec Musique – Déjà disponible dans toutes les disquaireries
