PATTO and Company

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PATTO – BOXER – TEMPEST – d’un horizon l’autre

Patto

Entre 1970 et 1972, Patto sort trois albums sous un même line up comprenant deux leaders, Mike Patto au chant et Ollie Halsall à la guitare. Il convient néanmoins de ne pas négliger la paire rythmique cinq étoiles qui les accompagnent, Clive Griffiths à la basse et John Hasley à la batterie. Ensembles, ils produisent un heavy rock parfois expérimental, parfois bluesy, progressif et jazzy, le genre de mixe susceptible de produire des enregistrements singuliers.

Le son du premier Lp éponyme fait beaucoup pour cette singularité. Lorsque joué, en fermant les yeux, on pourrait presque croire que le groupe interprète les morceaux à proximité, dans la même pièce. Mais le talent ne faisant pas tout, les egos alimentant les exigences, tant vont les formations sur scène et en studio qu’à la fin elles se brisent. Patto splitte. Beau dommage.

PATTO – Money Bag

Mike Patto s’en va fonder Boxer, Ollie Halsall intègre Tempest. Chose étrange, au sein de leurs nouveaux groupes, chacun reproduit séparément ce qu’ils réalisaient en commun.

Avec Boxer, sur Below The Belt (1975) – quel titre pour quelle pochette ! – Patto chante à l’identique de ce qu’il a fait jusque-là, de façon très décontractée, de cette voix légèrement feutrée qui effleure le sommet des graves et cajole de moelleux médiums. Par contre, les chansons sont structurées de façon plus « classique », moins aventureuse, dénoyautées de leur aspect jazzy. Par là-même, leur accessibilité à un public plus « traditionnellement » hard rock se trouve renforcée.

BOXER – Californie Calling

Lorsque Halsall rejoint Tempest, le groupe présente déjà un album à son actif, du genre hard rock parfois progressif. Il inaugure son arrivée avec Living In Fear (1974), un album qui présente un visuel étrangement similaire à celui du premier Patto. Néanmoins, la musique est un rien différente, moins « expérimentale » et/ou jazzy. Si le guitariste brode toujours des solos sur des gammes particulières, présentant une dextérité qui rappelle celle de Frank Zappa, c’est au bénéfice de chansons teintées hard rock « traditionnel ». En cela, encore une fois, Mike Patto et Ollie Halsall font jeu égal. Non pas qu’il s’agisse d’une compétition, mais au niveau des orientations musicales suivies.

TEMPEST – Living in Fear

Question : pourquoi se séparer pour adopter une proposition musicale qui, si elle diffère de l’initiale, épouse un profil quasi identique ? Tout en modifiant leurs partitions, en les assagissant, les deux musiciens auraient très bien pu continuer de concert. Nonobstant, pour son auditorat, le gain est substantiel. A la place d’un disque à deux, il bénéficie de deux disques tout à fait jouissifs.

Des regrets ? Patto livrait des albums présentant ce petit « quelque chose » identitaire qui faisait son attrait et qui n’apparait plus dans Boxer ou Tempest. Nous aurions donc bien voulu qu’un cessez le feu intervienne entre le chanteur et le guitariste : « Please, chaps, for our pleasure, hold your fire ! »

PATTO – Hold Your Fire

Thierry Dauge

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