Pierre PERRET illustré

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Pierre PERRET illustré

Pierre Perret

Basta les cadavres dans le placard, les gamelles au cul et autre anathème, on est là pour causer chansons, se détendre les arpions. De ce côté-ci du miroir, Pierre Perret, dit « Pierrot la tendresse », nous dégèle la tirelire ou nous bouscule le palpitant depuis tant d’années que sa trogne au tarbouif en trompette mérite d’être célébrée. Par l’exemple, visitons Pierre Perret illustré.

Des « Jolies Colonies de Vacances » (1966) à « La Cage Aux Oiseaux » (1971), du « Zizi » (1974) à « Lily » (1977), le chanteur / auteur / compositeur a su maintenir l’intérêt du grand public, alternant les sujets d’actualité« Le Zizi » ? D’actualité ? Et comment ! Qu’est-ce qui fait tourner le Monde ? Mr Strauss Kahn, ex futur ex candidat à la présidence de la République ? Mr Griveaux, ex candidat à la marie de Paris ?

Pierre PERRET – Le Zizi

Sous des abords « rigolos », Pierrot ne s’est jamais privé d’exposer des réalités dérangeantes. « Les Jolies Colonies de Vacances », si on se bidonne … extrait :

« Le matin, on va faire les poubelles, les surveillants sont pas méchants. Ils ronflent les trois quart du temps vu qui sont ronds comme des queues de pelles »

Une part de vérité dans ces vers ? Autre aperçu dans « Le Plombier » (1973). Si on « … l’implore de l’aube à l’aurore … » :

« J’emmène mon copain Henri qui changent les moquettes pourries et on partage le bénéf. Dans cette combine-là on bosse comme des chefs »

Sans insulter personne, bien sûr ! Le passage à tabac dont notre amoureux de la gaudriole bénéficie en 1972 verrait-il son origine dans un de ces sous-entendus ? Tonton Cristobal en est revenu.

Tonton Cristobal

Se gondoler la praline en glissant des « vérités » non avouées entre deux saillies d’argot est une chose, conter au grand jour des évidences difficilement admissibles, tues mais connues de tout un chacun, quelque part les dénoncer, relève d’un autre constat. Dans « Lily » (1977) ou « Mon p’tit Lou » (1979), les intentions sont nettes et les sujets sans ambiguïtés. De l’accueil des immigrés venus vider des poubelles à Paris à la dénonciation du viol, Pierre Perret ne fait plus dans la cuisse de mouche fleur de banlieue, dans la vaisselle foutue pan pan cucul ou dans le panaris de Bruno au chaud dans la blanquette de veau.

Pierre PERRET – Lily

Lorsqu’en 1971, le chanteur invite (les enfants) à ouvrir la cage aux oiseaux ou, en 1975, demande qu’on donne des jardins aux bambins pour y faire des bêtises, il ne fait pas forcément le bonheur des parents ; ça rit parfois jaune dans les chaumières. Finalement, quel que soit les thèmes qu’il aborde, il y a toujours des gugusses pour mettre le feu aux autobus de ses textes en couleur. Par chance, lui se fend la pipe et un paquet de quidams avec. Toutes celles et ceux qui savent encore rire, se pourlécher la poire en public, jouer la bête à deux dos la tête dans le berlingot, parce que la bienséance à tout crin c’est carrément craignos, continuent à se baigner les amygdales dans sa tambouille argotique.

Les Jolies Colonies de Vacances

Et si vous avez des doutes sur la qualité d’écriture de Pierre Perret, il reste la littérature pour les lever. Avec Le Petit Perret Illustré par l’Exemple (1982), notre scribouillard publie un « chef-d’œuvre ». Le présentant en ces termes, laissons Bernard Pivot, chantre de la littérature télévisuelle, vous en convaincre.

Le Petit Perret Illustré par l’Exemple

Convaincus ? « Cons vaincus ? », dirait Pierrot. Lorsque les râleurs, comme les poètes, auront disparus …

Thierry Dauge

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