Robert CHARLEBOIS – Ordinaire

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Robert CHARLEBOIS – Ordinaire

Robert Charlebois

Robert Charlebois, un des premiers chanteurs québécois à nous parvenir auréolé de succès, est un personnage peu ordinaire, « à part » ; comme la sauce pour Meg Ryan dans le film Quand Harry Rencontre Sally (1989). Contrairement à ses congénères d’outre Atlantique, qui perdent leur accent lorsqu’ils chantent, lui l’accentue. Il figure un peu comme le versant masculin de Diane Dufresne, venue rencontrer « l’homme de sa vie » dans l’hexagone (1972). Sauf que Robert et sa musique ont parcouru les grandes ondes radios françaises dès 1968 avec « Lindberg » (en compagnie de Louise Forestier).

Robert CHARLEBOIS – Lindberg

Assimilé à la « variété » française, il n’est pas que cela, il est plus que cela. A son propos, on peut parler de folk, voire de rock versus acadien ou carrément anglophone. Si la musique acoustique fait partie de son répertoire on y retrouve également une bonne portion d’électricité. Pour le style, il pioche indifféremment dans les portées à portée de son oreille. Ainsi, la chanson « Conception » (1972), ou « Conceptionne », comme il le prononce, propose-t-elle un mixe de « tango / samba / cha-cha-cha / pop » inusité jusqu’alors.

Conception

Un an avant, il fait l’éloge de l’ordinaire, s’attribuant ce qualificatif en toute modestie et simplicité. Paradoxalement, d’ordinaire, l’ordinarité image plutôt un manque de saveur, voire la médiocrité. Il parvient donc à élever un terme quasiment insultant au rang de qualité humaine, presque de magnificence. Si écouter « Ordinaire » (1971) provoque une érectilité du crin, voir Charlebois la chanter ranime des sentiments profonds, repositionne la petitesse de l’homme dans l’univers. Plus que la chanter et la jouer, il l’interprète. A recommander à toutes celles et tous ceux atteints d’un « chou » surdimensionné.

Robert CHARLEBOIS – Ordinaire

Puisque le chanteur « vit » ses chansons, pourquoi ne pas lui proposer de faire vivre des personnages à l’écran ? Sa filmographie compte dix longs métrages répartis entre 1967 et 2013. Au beau milieu des 70’s, il rejoint Johnny Hallyday (Le Spécialiste – 1969) au sein de la grande famille des acteurs de westerns spaghettis. Partenaire de l’inusable et « baffeur » Terence Hill et de la déconcertante Miou Miou, il tourne Un Génie, Deux Associés, Une Cloche (1976). Parfois, le talent peine à franchir la ligne d’un corps de métier artistique à un autre, surtout si le scénario n’en favorise pas le transfert.

Robert Charlebois

Notre canadien aura d’autres occasions de prouver qu’il sait se tenir à l’écran. Par contre, dans la catégorie ballade transcendantale, pas besoin de répétitions ou d’essais, il centre la cible à chaque saillie. 1976, été torride, sied également à la nostalgie, à l’envie d’ailleurs, à l’évocation d’un amour lointain qu’on appelle de son cœur et ses mots. Une promesse …

Je Reviendrai à Montréal

Si les carottes ou les radis se cultivent, chez Robert Charlebois, l’art de l’émotion est inné. Baignées par les années 70, ses chansons et sa personnalité se sont révélées attachantes, uniques, originales, un cocktail tout autant addictif que tonifiant. Par la suite, les liens se sont distendus, sans heurts, sans caractères de morbidité, comme les eaux tranquilles d’une rivière coulant au milieu, parce qu’ainsi va la vie …

Robert Charlebois , une « gueule », une voix.

Thierry Dauge

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