La Cause des Perdus
Déprime et des Primes
Il faut recadrer Pascal Pacaly. Sa fonction première, quand il n’est pas poète, consiste à être éditeur. Il aime le foot, le rock et la bière, la trilogie obligatoire pour mieux comprendre la vie basique. Elle n’est pas exigeante d’ailleurs : se faire plaisir tout en étant conscient de la vie délicate que les plus pauvres et ceux qui tombent aboutissent. Et de militer pour eux à travers ses écrits.
Candy Darling est un réquisitoire envers les dingues et les paumés qui hurlent que « la solitude n’est plus une maladie honteuse », en vain, puisque personne ne les écoute.
Hubert-Félix Thiéfaine – Les Dingues et les Paumés (Live)
Le recueil de nouvelles est court mais en onze nouvelles d’une dizaine de pages, Pascal parvient à très bien resituer l’univers dont nul ne peut échapper. Rien à cacher, ce livre est grave, noir, désespérant mais avec un geste d’ouverture pourtant. Imaginez le lire un dimanche de Toussaint, en fin d’après-midi, vers dix-sept heures. Il pleut et le moral tombe au fil du temps. Pile le moment où il faut d’en finir… ou pas, selon le moral du moment.
The Clash – London Calling (Live in Paris, 1980)
L’écriture est vive, à coups de phrases courtes, désespérées, vindicatives et volontairement sans issues, ou presque. C’est déprimant, il ne faut pas le cacher, mais ça reflète bien l’esprit des oubliés de la vie, les laissés pour compte comme on dit. La narration se fait comme un titre des Clash, même si son obsession parle des groupes français qui ont ramé et dont certains sont arrivés au sommet tandis que d’autres se sont perdus. That’s Rock And Roll, winners and losers.
Pascal Pacaly – Candy Darling
Les Editions Du Joyeux Pendu – 126 pages – 16 €
Patrick Bénard