Freddie MERCURY – Made In Heaven
En 1985, Freddie Mercury sort son premier album solo, Mr. Bad Guy. Sur cet album figure une chanson que Brian May et Roger Taylor réadapteront dix ans plus tard, après la mort du chanteur. Dans son « frac » posthume, nimbé d’un halo endeuillé, il s’agit bien du dernier véritable album de Queen : Made In Heaven (1995).
C’est un fait avéré, mal conseillé, influencé, mégalomanie née d’un ego démesuré, Mercury s’éloigne de Queen après l’album The Works (1984). Douze années de vie commune, de studio, de concerts, créent d’inévitables inimitiés et le chanteur s’en va enregistrer un album de son côté. Le disque est produit par l’ignoble Mack, barbouillé de synthétiseurs sans âmes, de batteries cliniques. Au final, Mr. Bad Guy est un échec, une triste suite de chansons qui, pour certaines, auraient pourtant fait le bonheur de Queen. Piqués « d’ail » électronique, les titres pataugent dans l’eau stagnante, ternes, dévitalisés.
Freddie MERCURY – Made In Heaven
Le Live Aid ramène le fils maudit au sein de la fratrie. L’après-midi du 13 juillet 1985, Queen livre une prestation qui catapulte le groupe au-delà de ce qu’il était jusqu’alors, le canonisant parmi les plus grands. Freddie Mercury y apparaît comme le chaînon manquant entre le Big Bang et le Vingtième Siècle : la voix de Dieu sur Terre.
Le 24 novembre 1991, le Créateur rappelle à lui son ange déchu. Commence alors un travail d’aiguille pour May et Taylor, produire un disque qui rende dignement hommage à leur chanteur : « Le meilleur d’entre nous… ».
Les bandes d’enregistrements de « Made In Heaven » sont ressorties, la voix du coryphée isolée. Les musiciens reprennent la partition. Ils la travaillent tel que Queen l’aurait fait au milieu des 70’s. Au final, après « It’s A Beautifull Day » qui ouvre l’album, elle percute les dix ans qui la sépare de sa création. Elle ouvre un espace-temps, émet un rayonnement solaire qui réunit le jour et la nuit.
QUEEN – Made In Heaven
Pour le trentième anniversaire de sa mort, on ne pouvait faire moins que rendre humblement hommage au divin chanteur : Freddie forever.
« Je ne serai pas une star du rock. Je serai une légende ». F. Mercury
Thierry Dauge