RIO BRAVO – Le Meilleur Western du Vingtième siècle

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RIO BRAVO – Le Meilleur Western du Vingtième Siècle

Rio Bravo

John Wayne, les fondements de l’Amérique – Dean Martin, le crooner de charme – Ricky Nelson, l’éphèbe chanteur de country – Howard Hawks, réalisateur fan de John Ford : un quarté gagnant, le meilleur Western du vingtième siècle !

Dans le grand Ouest américain, un propriétaire terrien, domine la région autour de Rio Bravo. Par malheur pour lui, il a un frère querelleur qui profite de la puissante notoriété de son aîné pour jouer les gros durs « dans le quartier ». Il tue un homme comme d’autre une mouche, sans plus de raison que celle d’être saoul. Le Sheriff John T. Chance n’a donc pas d’autre alternative que de l’arrêter et le jeter en prison.

Evidemment, délinquant ou non, le riche éleveur de bétail ne peut admettre qu’un membre de sa famille soit incarcéré. Il va s’opposer au sheriff par les armes. L’incorruptible homme de justice parviendra-t-il à faire régner l’ordre avec, pour seuls adjoints, un alcoolique repenti, un jeune cowboy pistolero, un vieillard grognon, une danseuse de saloon et un patron d’hôtel mexicain ? Pour le réalisateur Howard Hawks : du pain béni !

Rio Bravo

Howard HAWKS

Réalisateur hollywoodien, Howard Hawks a mis en images quelques films dont on peut dire qu’ils « comptent ». A titre d’exemples, citons : Scarface (1932), Le Grand Sommeil (1946), Chéri, Je Me Sens Rajeunir (1952), Les Hommes Préfèrent Les Blondes (1953) ou Hatari ! (1962).

Pour Rio Bravo, en 1959, après les duos Paul Muni / Ann Dvorak, Humphrey Bogart / Lauren Bacall, Carry Grant / Ginger Rogers ou Marilyn Monroe / Jane Russell, Howard Hawks réunit un brelan d’Hommes, la touche féminine revenant à Angie Dickinson, une actrice ayant un jour hérité du titre de femme possédant les plus belles jambes du Monde.

Si, de nos jours, ce casting peut être qualifié « de rêve », à l’époque, on hésitait à parier sur la réussite du film. En effet, regrouper deux chanteur et une actrice jouant un rôle de chanteuse autour d’un acteur monolithique, image d’Epinal d’une Amérique conquérante, relevait plus de la comédie musicale que du Western. Bien lui en a pris, car cette « péloche » est une totale réussite, un « Classique », tous genres confondus.

Rio Bravo

Les acteurs – la masculinité en question

John Wayne tangue comme jamais sur ses santiags, la Winchester calée sur une hanche, une main empoignant l’autre. Il parvient à séduire Angie, par son côté paternaliste assurément ; au moment du tournage, ils ont respectivement cinquante-deux ans pour lui et vingt-huit pour elle.

Ricky Nelson, quant à lui, ne sait pas jouer la comédie. La plupart des plans où il apparaît sont statiques avec des zooms serrés sur sa jolie frimousse, sa lèvre supérieure provocante ou son sourcil frétillant. Nul doute que la production voyait en sa présence de quoi « motiver » un public féminin.

RIO BRAVO – Deguello (Thème du film)

Dean Martin, « borrachon » en mexicain, « poivrot » par chez nous, colle à son rôle : imbibé, éternellement ébahi, l’accroche cœur gominé. Séducteur invétéré, il capte la caméra en roucoulant son texte.

Élément important du film, vecteur essentiel de l’humour qui le caractérise, Walter Brennan. Inénarrable boiteux / grincheux, conscience du trio machiste, il insuffle une bonne dose d’humanité dans ce western, sentiment d’humanité absent de la plupart des longs métrages du genre.

RIO BRAVO – My Rifle Pony And Me

La musique

La musique de Dimitri Tiomkin, compositeur de plus de cent BO entre 1930 et 1970 (!), fait partie intégrante de l’action. Le fameux thème à la trompette, sensé avoir été joué par l’armée mexicaine lors du siège de Fort Alamo, relève de sa propre « patte ». Cet air, fil rouge du scénario, précède les confrontations bons / méchants.

A côté de cela, on ne pouvait concevoir d’embaucher des chanteurs sans leur confier des mélodies à susurrer. Deux chansons devenues « mythiques » sont savamment intégrées au scénario, moment de décontractions pour nos héros coincés en vase-clos dans la geôle « municipale ».

RIO BRAVO – Cindy Cindy

Avec cinq millions deux-cent mille dollars de recette, Rio Bravo constitue la plus belle réussite cinématographique d’Howard Hawks. « Réussite cinématographique » ou « réussite commerciale » ? Les réalisateurs hollywoodiens œuvrent-ils pour l’art ou les dollars ? Michael Cimino, Brian De Palma, Francis Ford Coppola … de l’art ? Les productions Marvel du commerce ? Mais, si j’écris cela, Stan Lee et Jack Kirby, tel qu’ils considéraient leur travail lorsqu’ils créèrent leurs personnages, vont se retourner dans leurs tombes.

« Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse » … En ce qui concerne Rio Bravo, c’est la « cuite » est assurée !

Thierry Dauge

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