CINDERELLA – Du Hair Metal au Southern Rock

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CINDERELLA – Du Hair Metal au Southern Rock

Cinderella

Cinderella illustre comment une formation « classée » dans un « genre » musical, le Hair Metal : « De la zik de tafioles ! », peut sauter de « catégorie » et devenir un groupe « sérieux ». La transition se fait en quatre ans, entre Night Songs (1986) et Heartbreak Station (1990), album parfumé Southern Rock. Hélas, sur son dernier album en date, Still Climbing (1994), notre Cendrillon retourne à ses démons, un « hard metal » bodybuildé sans trop d’inspiration. La « respectabilité » n’aura duré que le temps d’un album, peut-être le moins reconnu commercialement parlant, mais le plus savoureux musicalement.

CINDERELLA – Shelter Me

Le souffle original qui traverse les chansons d’Heartbreak Station les transcende, attire l’auditeur vers les grands espaces du Nouveau Mexique. Les morceaux sentent le tumbleweed grillé aux cigarillos, la téquila « bourbonnée », la Vallée de la Mort où seuls Southern Comfort et Jack Daniel’s auraient droit de citer.

Étonnamment, Tom « je fais tout » Kiefer, principal auteur / compositeur du combo, est originaire de Springfield, ville sise dans la grande banlieue de Philadelphie, la Côte Est des Etats-Unis. Nous sommes bien loin des plaines désertiques où les Longhorn paissent sous le chant des coyotes. Qu’un musicien et ses hommes aient sculpté des mélodies poussiéreuses aux confins de leurs origines a de quoi surprendre. Ils les interprètent comme s’ils puisaient à leur jeunesse le souvenir des notes.

The More Things Change

Des « goulots de bouteille » glissent sur des six cordes, une lap-steel omniprésente « bluesyfie » l’atmosphère. Du jus de cactus alimente le feu de camp autour duquel les cow-boys reposent leurs carcasses fourbues. Les derniers feux du soleil couchant accompagnent quelques chants : « I’m a lonesome cowboy … ». L’odeur âcre des chevaux se mêle à celui des fayots / lardons fris dans la poêle. Tout nous ramène vers l’Ouest. Pourtant, les mises en plis, le rimmel, les foulards et les frocs moulés (même s’ils sont en cuir plutôt qu’en spandex) sont toujours d’actualité. D’où peuvent bien provenir ces fragrances « tabasco », ces portes battantes de saloon, ces stetsons tatoués à la sueur de front ? Persiste le mystère …

CINDERELLA – One For Rock And Roll

Sensations « blondes » mises de côté, subsiste un p… d’album de rock (!), mélodique, séduisant. Pas une once de graisse autour des accords, pas d’effet de manches, du genre à camoufler les manques ou de vaseline pour les faire passer. Les refrains se retiennent dès la première écoute et on se prend à les siffloter sous la douche.

Peut-être certains seront irrités par la voix de Kiefer, chant à gorge fermée assez proche de celui d’Axl Rose. Pourtant, il se marrie très bien aux « saillances » des guitares, aux syncopes des rythmiques. Et si « More Cowbell ! » est un sketch du Saturday Night Live, celle mobilisée par le groupe pulse admirablement, à sa juste place au sein de titres tout sauf « vaches ».

L’album agit à l’instar d’une « maladie », d’un engouement subit pour une musique quasi folklorique, dans le sens traditionnel du terme, tout en promouvant sa « guérison », celle du sonner « vrai ».

Sick For The Cure

Les plaisirs musicaux ne sont pas si nombreux, de ceux dont on se repaît à satiété en secret. Avec Heartbreak Station, Cinderella nous en livre un. En matière de « cœur brisé », on a connu plus tristounet. Celui-ci promeut la joie. Le rock, parfois, peut-être trop rarement ces derniers temps, produit cet effet-là.

Thierry Dauge

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