Un EP Emballant
Quatre titres dansant à l’ancienne
Au printemps 2020 sort le troisième album de Versari. La critique est enthousiaste en France et aux USA, les auditeurs de même. Sous la Peau diffuse une musique emprunte de cold wave / post punk, pour faire court, dont certains rêvaient depuis bien longtemps. Les titres sont majeurs, la production irréprochable. Bref, on tient quasiment l’album de l’année pour peu que le tout soit suivi d’une belle tournée. Pour en savoir plus, consultez la chronique de cette époque sur votre blog préféré, donc ici.
Versari – Plus de Tristesse
Patatras, une merde d’épidémie débarque dans le monde qui met, pour le coup, le monde à plat. Tout s’arrête, la culture surtout et la musique qui va morfler salement pendant quinze mois sans pouvoir faire le moindre concert. Coup dur pour le trio qui ne peut assurer la belle promo promise.
Que faire alors ? Se laisser aller par exemple à un EP quatre titres pas prévu au programme mais bien choisi dans le travail.
Versari extirpe d’abord le titre qui semble emblématique de l’album, « Brûle ». Peut-être le voit-il comme un symbole de ce qui se passe, une sorte de fin du ou d’un monde ? Rien n’est moins sûr mais cela permet de dégager une version classique, en version radio edit, ce qui signifie que les radios, grandes, petites, sur le web ou ailleurs ont intérêt à se bouger le cul pour le passer à l’antenne. Ce n’est plus un devoir, c’est une obligation.
Versari – Brûle
Le reste voit d’abord deux versions différentes mais emballantes. La première est remixée par Gareth Jones, le genre de type qui bosse avec Depeche Mode, Einstünzende Neubauten ou Nick Cave and the Bad Seeds, ce qui en impose avec un début un peu electro pour mieux s’emballer dans rock nourri par la suite. La deuxième est confiée à Erica Nockalls, dont Jean-Charles Versari vient de produire son nouvel album qu’on attend avec impatience. Elle sonne davantage electro mais emporte tout sur son passage. A signaler qu’il s’agit de sa première expérience à ce niveau, la confiance est bonne.
Versari – Des Images
Entre deux on trouve « Des Images » en version acid Manchester vs post punk, revue et corrigée par School Daze.
« S’il ne doit plus rien rester
Alors autant tout brûler
Brûler les mots et les photos
Brûler les jours qui sont passés… »
Jean-Charles Versari, Laureline Prodhomme et Cyril Bilbeaud devaient se défouler. C’est remarquablement bien foutu en imaginant une des versions à fond lorsque les bonnes boîtes de nuit ouvriront de nouveau leurs portes.
En prime, une perle.
- Versari – La Nuit Je Mens (Bashung Cover)
Versari – Brûle
EP 4 titres
T-Rec / Modulor
Sortie le 24 juin
Patrick Bénard