LED ZEPPELIN – In Through The Out Door
In Through The Out Door est le dernier album studio original de Led Zeppelin paru du vivant de John Bonham. En effet, l’album sort en août 1979 et le batteur décède en septembre 1980. Coda, l’ultime témoignage de ce que fut le Dirigeable en studio ne sort qu’en novembre 1982 et il s’agit de « chutes » de séances d’enregistrements.
Sur le mode de Wish You Were Here (1975), par un Pink Floyd moins écoresponsable qui opte pour une enveloppe en plastique noir, cet album est emballé dans un « sac » en papier kraft. A l’intérieur, six visuels différents. Enfin, presque. Six clichés d’une même scène présentée sous des angles et cadrages différents. Et voilà la CB des collectionneurs mise à rude épreuve.
LED ZEPPELIN – In The Evening
Des critiques négatives s’élèvent parfois au sujet du contenu de cet ultime album, assurément le plus décrié de tous. Pourtant, il se classe n°1 aux U.S.A., au Royaume Unis, au Canada et en Nouvelle-Zélande. Du point de vue des ventes, il est six fois platine aux Etats Unis, deux fois en Australie, et une fois chez nos cousins anglais et néo-zélandais. Par chez nous, il atteint la 7ème place des charts où il compte 36 semaines de présence (seul l’Amérique fait mieux avec 39 semaines). Les belliqueux : des jaloux ?
La teneur de ces critiques tournent autour d’un disque moins « heavy », moins original ou de musiciens en panne d’inspiration réduits à livrer des « croûtes de fromage ». Figé dans un espace spatiotemporel, il semble que certains attendaient plutôt un remake de Physical Graffiti (1975), voire du IV (1971) …
I’m Gonna Crawl
Chronologiquement, In Through The Out Door fait suite à Presence (1976). Enfin, « suite », tout est relatif. Il s’écoule quand même trois ans et demi entre la parution des deux albums, de quoi laisser les choses se décanter. Durant ce laps de temps, Robert Plant a perdu un fils. Il apparaît probant qu’il poursuive son travail de deuil en écrivant « All My Love ». Précision importante, John Paul Jones compose cette chanson avec lui ainsi que « South Bond Suarez », second titre de la Face A. Après House Of The Holy (1973), où il laisse ses comparses signer trois morceaux sous leurs seuls noms, c’est seulement la deuxième fois où Jimmy Page, créateur et mentor du Zeppelin, « permet » cela. Orchestrateur / arrangeur de talent, JP. Jones prend musicalement la main sur l’épitaphe.
LED ZEPPELIN – All My Love
Sur In through The Out Door, l’orientation musicale est plus expérimentale que dans les sept livraisons précédentes. Par exemple, toute proportion gardée, « Carouselambra » et son synthétiseur évoque davantage Genesis qu’un groupe étiqueté « hard rock ». A côté de cela, il persiste des titres comme « Hot Dog », sorte de Country Roll tout juste un zeste moins sculpturale que « Candy Store Rock » sur Presence.
« South Bound Suarez », propose un rock / ragtime très zeppelinien dans l’âme du fait de la voix de Robert, identifiable entre mille, et de la monumentale frappe de John Bonham. A ce sujet, si le groupe a maintenu une constante tout au long de son épopée, c’est bien de la façon dont le batteur manie ses baguettes et de la puissance manifeste qui caractérise son jeu dont il est question. John Bonham, plus grand batteur rock de tous les temps ? Sans lui opposer quiconque, guéguerre stérile dépourvue d’intérêt, il figure assurément dans le peloton de tête.
Hot Dog
Le morceau le plus particulier des ceux mis en présence, le plus « enjoué », est certainement « Fool In The Rain », rock carioca-samba positionné en troisième ligne. Le plaisir que les musiciens prennent à l’interpréter transpire des enceintes. La force du quatuor apparaît à cette occasion. Quoi qu’il arrive, quel que soit les événements qui touchent le groupe de près ou de loin, ses membres font face : ils « jouent ».
LED ZEPPELIN – Fool In The Rain
Si la critique consiste à traiter tout autant du bon grain que de l’ivraie, l’objectivité en point de mire, émettre une hypothèse sur la qualité d’un album peut s’entendre. Avant d’aller plus loin, de me « mouiller », permettez une précision contextuelle. Sur les six existants, j’ai volontairement choisi le visuel sis au début de cette chronique parce que c’est celui qui m’est apparu au sortir de l’enveloppe marron, lorsqu’en 1979 des amis m’ont offert In Through The Out Door en cadeau d’anniversaire. Ceci écrit, osons la question laissée en suspens : s’agit-il d’un « bon » disque de Led Zeppelin ?
Italo-Normand, pour répondre, c’est la deuxième partie de mes origines qui l’emporte : J’ai connu des célébrations moins réussies …
Thierry Dauge
Nota : Dans l’édition originale du disque (format vinyle of course !), il paraîtrait qu’après avoir humecté d’eau la pochette intérieure, elle se colorise. Vertes les olives etc. Quelqu’un pour vérifier ?