Frédéric CHOPIN – Du Romantisme aux Nocturnes

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Frédéric CHOPIN – Du Romantisme aux Nocturnes

Frédéric Chopin

Frédéric Chopin, né Fryderyk Franciszek Szopen d’un père français et d’une mère polonaise, s’installe définitivement en France en 1831 à l’issu d’un voyage transitoire de neuf mois en Autriche. Il commence alors l’élaboration des Nocturnes, compositions qui s’étalent sur plusieurs années jusqu’à l’obtention des vingt et une pièces dont nous disposons. Parallèlement, le pianiste engage une relation suivie avec l’Auteure George Sand.

A l’écoute des Nocturnes, on ne peut juger si leur amour fut platonique et cérébral ou bien charnel et trivial. En effet, les Nocturnes se prêtent aux deux …

Frédéric CHOPIN – Nocturne n°3 (interprété par Arthur Rubinstein)

« Je vis avec lui comme une vierge … » – G. Sand.

Elle aime les plaisirs du corps. Lui, malade, ne vit que pour son œuvre. Très vite, cet amour platonique, et à sens unique, transforme l’écrivaine en infirmière. Chopin meurt deux ans après que leur hypothétique liaison asexuée se soit achevée. S’ils se connurent physiquement, il semblerait que l’homme, par nature enclin à l’accouplement, ne trouva pas dans cette activité l’équivalent des sensations ressenties via ses doigts parcourant le clavier.

Frédéric Chopin

Adepte du Romantisme, courant englobant toutes les disciplines artistiques, de la musique à l’écriture, de la peinture et l’architecture, Chopin vivait intensément l’assemblage de notes sourdant de son piano. Pleyel, célèbre facteur parisien, le fournira en instruments durant tout son séjour en France … jusqu’à sa mort.

« Quand je me sens en verve, et assez fort pour trouver mon propre son, il me faut un Pleyel » – F. Chopin

Frédéric CHOPIN – Nocturne n°2 (interprété par Arthur Rubinstein)

Une goutte d’eau salée sinue sur le sein nu d’une femme délaissée, un drap rosit au souvenir des corps qui l’ont froissé, des fragrances de parfum, muguet fané, alanguissent l’amant dans l’attente de son autre, deux cœurs, ballottés par d’indescriptibles sentiments, s’embrasent au levant. Les Nocturnes provoquent ces ressentis, ces émotions profondes. Assimilables au romantisme tel qu’interprété par le plus grand nombre, ils symbolisent toutes les passions invitant à perdre la raison. Opposé au rationalisme, le Romantisme nourrit les ondes communicantes émises par les êtres sans qu’il leur soit nécessaire d’exprimer un seul son.

Frédéric CHOPIN – Nocturne n°19 (interprété par Arthur Rubinstein)

Pourquoi Arthur Rubinstein ? Celles et ceux qui pratiquent les œuvres classiques affirment leurs préférences en matière d’interprètes, d’orchestres, de chefs qui les conduisent, voire de studios où on les capte et de Labels qui les produisent. S’il en va ainsi, c’est que les partitions font systématiquement l’objet d’une appropriation par qui les joue. Il n’est qu’à constater la durée des œuvres enregistrées. Ces variations, tout sauf Goldberg (CF l’œuvre pour clavecin de JS. Bach « imaginée » au piano par Glenn Gould), tiennent à la vitesse d’exécution des pages musicales.

Ce que l’on pensait immuable, strictement encadré par le contenu des portées, reste modulable au travers des interprètes et des années.

Au sortir du subconscient d’Arthur Rubinstein, les Nocturnes de Chopin sont « vivants ». 

Frédéric CHOPIN – Nocturne n°14 (interprété par Arthur Rubinstein)

Un « Nocturne », c’est quoi ? Comme son nom l’indique, à l’opposé de « diurne », il s’agit d’exprimer musicalement la « nuit ». Initié vers 1815 par le compositeur irlandais John Field, le genre est popularisé par Chopin. Joué au piano, un Nocturne présente trois parties désignées ABA. Chacune de durées assez courtes, l’ensemble dépasse rarement la dizaine de minutes. Si le premier et le dernier mouvement sont lents, la partie centrale se veut plus « agitées », balai océanique du flot au jusant traversé d’un coup de vent. « Invite au désespoir ? Linéarité sans … marabout ? Bout de ficelle ? Cellophane ? … ». Les détracteurs ne manquent pas d’arguments (?!), que ceux-ci soient légitimes ou dépourvus de tous fondements.

Frédéric CHOPIN – Nocturne n°17 (interprété par Arthur Rubinstein)

« Accordez-nous un élément pour en juger ! ». S’en abreuver ? Les délaisser ? Chacun « écoute » midi à ses « tympans ». Personnellement, sous les auspices de Chopin, retranscrits par Rubinstein, créateurs de talents, les Nocturnes, c’est immodérément.

Thierry Dauge

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