The DATSUNS – Mother Fucker From Hell

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The DATSUNS – Mother Fucker From Hell

The Datsuns

« Avec excès ! », qualifie l’engouement dont tous les amateurs de The Datsuns font preuve à la sortie de leur premier Lp éponyme (2002). Ces Néo-Zélandais pratiquent un heavy rock « crado » aux relents 70’s, dans le style de celui qu’Alice Cooper offrait à ses adeptes à cette période.

The DATSUNS – Mother Fucker From Hell (2002)

Hélas, après un deuxième album énergisant produit par John Paul Jones du Zeppelin, Outta Sight, Outta Mind (2004), il faut patienter huit longues années avant qu’ils n’enflamment la traînée de poudre tracée jusque-là. Il s’agit de Death Rattle Boogie (2012), véritable dérailleur de train produit cette fois-ci par l’ex leader de l’excellent groupe de stoner suédois : The Hellacopters. Un enregistrement « canadair », Deep Sleep (2014), va éteindre l’incendie et clore l’épopée. Plongé dans un « profond sommeil », peut-être The Datsuns n’attendent-ils que sonne à nouveau l’ère de leur gloire passée pour s’extraire de la naphtaline ?

What Would I Know (2002)

Entre 2002 et 2004, les deux faux frangins armés de vraies frangines, une Les Paul et une Flying V, font vrombir leurs amplis Orange, expédiant des javelots de wah wah pour l’un, des rythmiques calcinées pour l’autre. A l’identique, le duo basse / batterie assure une assise haute tension aux jupitériens terriens. Quand à la voix de Dolf de Datsun, versatile, elle greffe ses trilles à la déglingue générale.

The DATSUNS – Freeze Sucker

Les titres mid-tempo ne sont pas en reste, ils sculptent des totems, des fresques diaboliques aux masques grimaçants. Durant leur enfance, ces types-là n’ont pas biberonné de lolo mais plutôt des carpaccios taillés au croupion d’un Diable de Tasmanie ! Ils pratiquent leur art comme d’autres la scie circulaire, sans plus se préoccuper de la fonte des glaciers ou des chinoiseries tournant pandémies.

Fauteurs de troubles, les deux bretteurs torturent leurs manches pour en extraire une sève pourpre, propre extension du fluide qui parcoure leurs veines. Ils ne domptent pas leurs instruments, ils les digèrent.

I Got No Words (2004)

Comme les Ramones avant eux, pour caractériser le lien indissociable qui les unit, renforcer l’impression de clan, les membres du groupe ont opté pour un patronyme commun : Datsun. Justifient-ils l’identification à leurs illustres prédécesseurs ? Celles et ceux qui les ont vus sur scène détiennent partiellement la réponse. En effet, le quatuor leur a offert de fantastiques éjaculations sonores modérées, parfois, de soirées moins turgescentes.

Quoiqu’il en soit, les deux premières guillotines de vinyle noir qu’ils ont produites évoquent une horde de Huns, herbes rases et terres brulées, marteau sur l’enclume des forges d’Odin. Valhalla, sur Outta Sight, Outta Mind, les bondieuseries guitaristiques symbolisent une offrande à l’iconographie « hardrockienne ».

The DATSUNS – That Sure Ain’t Right (2004)

Dans le contexte stressant qui empoisse notre quotidien, larguer du lest, désacraliser le sacro-saint télétravail, éteindre le couvre-feu pour prévenir la noyade « profess’émotionnelle » apparait essentiel. Notre allié, pour nous y aider, guette ces barracudas depuis leurs amplis fumants, lampes chauffées à blanc prêtes à mordre à pleines dents.

The Datsuns n’ont d’autre idéologie que celle du noble bruit, heavy et rock. Tout comme The Bellrays, The Bronx ou Danko Jones, s’ils parcourent la planète en prêchant l’agitation débraillée, c’est qu’au bout de sombres impasses, esseulés, des teen-agers enchaînés rêvent de liberté.

Gold Halo (2012)

En quête d’une célébrité qui les fuie, les Datsuns n’hésitent pas à intégrer du clavier à leur pharmacopée. Ainsi, de saillies métalliques en rock’n’roll circus, les boys régénèrent-ils la source d’une inspiration tarie. Les quatorze titres de Death Rattle Boogie en témoignent.

Le 28 mai 2021 s’annonce comme la date où The Datsuns doit sortir son nouvel Lp : Eye To Eye. En éclaireur, un single (moins convainquant) est disponible sur la toile. Dans l’attente, continuons à nous rincer la dalle d’un gorgeon de cette potion néo zélandaise dont le groupe avait le secret. Les trois albums précités sont disponibles à cet effet.

The DATSUNS – Goodbye Ghosts

Depuis que certains ont vécu The Datsuns live, ils traquent leurs apparitions comme des junkies leurs doses dans des vespasiennes. Personnellement, au début des 2000, « Like a Motherfuckers from hell ! », je les aurais suivi jusqu’en Enfer.

Thierry Dauge

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