Johnny WINTER – Captured Live

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Johnny WINTER – Captured live (1976)

Johnny Winter

… Soudain, le son déchaîné d’une Gibson Firebird à tête inversée vous assaille, averse torrentielle détrempant vos tympans. L’intro de « It’s all over now », tel un fleuve en crue, vous emporte loin, très loin au cœur de la musique. Vous louchez sur la pochette du 33 tours qui contient l’ouragan : Johnny WinterCaptured live. Un prêcheur de heavy blues rock à l’aura biblique, cheveux blancs comme neige et en apesanteur, y prend le ciel à témoin. Ainsi, c’est de la Gibson turgescente qui lui ceint l’épaule que giclent ces saillies de blues blanc. Subjugué, vous vous vautrez dans le flot de notes, surexcité et offert aux stimuli.

Johnny WINTER – It’s all over now

« Ils font des solos différents en même temps !!! », s’extasie le type derrière vous, cet importun qui cherche à piquer la place idéale que vous occupez, à distance égale des deux enceintes. Le duel de guitares que se livrent Johnny Winter et Floyd Radford sur « Sweet papa John » est à couper le souffle. Tout l’album brûle de ce combat au corps à cordes. La lave en fusion naît du bottleneck dérapant sur les trois premières cordes ou du bout des doigts mitraillant les trois autres. Du blues-rock versus volcanique ! Les amateurs font tourner l’alambic, descendant des rasades au goulot du brûlot. En bons aficionados, ils glorifient l’Albinos et son partenaire de virée.

Sweet Papa John

Maître es cover, Johnny Winter mâche pour en faire du barbelé le Dylan de l’« Highway 61 » définitivement « revisited ». Son invitation : « Roll with me », transforme les auditeurs en « Rock & roll people ». La technique et le feeling de Johnny Dawson Winter III en font un sorcier voodoo, brother droitier de Jimi Hendrix, le gaucher divin. Imaginons la réunion des deux maestros au faîte de leur savoir ! Imaginons l’arrivée inopinée d’un troisième larron en la personne de Rory Gallagher ! La messe est dite, dans l’instant et pour l’éternité.

Johnny WINTER – Highway 61 Revisited

A la fin des années 50, un « revival » blues naît du côté de l’Angleterre : le British Blues Boom (BBB). Cette renaissance, assez fidèle à la musique des pionniers noirs américains, se muscle progressivement tout au long des 60’s sous l’engouement de guitaristes « déniaisés » comme Page, Beck, Clapton, Green ou Lee. Eux-mêmes se branchent sur ce que touillent leurs contemporains, parfois des aînés, les bluesmen John Mayall ou Alexis Korner. Il est écrit un peu partout que le BBB a relancé la pratique du blues aux States ; sorte d’effet boomerang.

Bony Moronie

Il est évident que JW n’a pas attendu Messieurs les anglais pour développer sa propre appétence au genre. Au contact des géniteurs, des musiciens comme Robert Johnson, Muddy Waters ou John Lee Hooker, il a forgé son style. Puis, lorsque le démon du blues rock l’a saisi, il s’est branché sur crazy Chuck Berry. Les cavalcades de sa main gauche sur les cordes miment l’araignée sur sa toile, avide des insectes englués, des adeptes hypnotisés dans son cas. Captured live figure telle une flamboyante entrée en matière tout autant qu’une magnifique épitaphe à tout auditeur désireux d’entrer dans son jeu.

Johnny WINTER – Roll with me

Deux minutes avant …

Vous entrez chez le disquaire. Franchir le seuil de cette cathédrale dédiée au vinyle vous rapproche toujours d’une expérience quasi mystique. Au fond du sanctuaire, vous savez trouver l’autel où trône la platine …

Captured Live, Johnny, forever.

Thierry Dauge

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