MÖTLEY CRÜE – Hair Metal (1/3)
Au dos de la pochette, ce sont les New York Dolls version cuir … version queer ? Il ne faut pas se fier au visuel du back-cover, ces « fillettes » made in US incitent à l’action musclée. Le maquillage, la mise en plis, les talons aiguilles et la moue provocante, sur Too fast for love (1981) : Mötley Crüe peaufine une image racoleuse. Cet appel au sexe fonctionne à merveille car si quelque chose fait tourner le monde, c’est bien de cela dont il s’agit. Côté musical, le propos est plus « poilu ». Des chansons adolescentes taguent le Kamasutra sur les murs de la ville, une sorte de glam heavy rock.
MÖTLEY CRÜE – Live wire
En guise de peinture, les garçons tripotent des armes lourdes et des objets tranchants. The dirt, autobiographie du groupe, dresse l’exact portrait des loupiots, de sales gosses en vérité. L’album compte dix titres dont au moins sept déforment les membranes des haut-parleurs. Somme toute, leur juvénile-rock-métallique ne « révolution-ne » qu’en tournant sur les platines mais, de « Live wire » à « On with the show », le breuvage relève quand même d’un certain Crüe. Pour le moins, ces pétroleuses possèdent de sacrées cuisses, amples en oreilles et capables d’âpres grand-écarts. Une fois tirées, on ne peut que les boire.
Merry go round
Émergeant du néant grâce à Too fast for love, le groupe rejoint en même temps la bande des « ¨ », des « trémas », sis en « ö » et en « ü » dans leur logo. La secte des trémas compte dans ses rangs des pointures du calibre de Blue öyster cult, Motörhead ou Queensrÿche. Énigmatique ? Vendeur ? Usité, voire ringard ? Surenchère, assurément.
De fait, nos voyous proposent quatre de ces petits points où les trois autres n’en revendiquent que deux. En français, depuis la réforme de l’orthographe de 1990, il est convenu de prononcer séparément la lettre placée sous le tréma. Ainsi, sous notre langue, Mötley crüe devient « M-ö-tley Cr-ü-e ». En centrant sur les deux voyelles : « öü », nous obtenions graphiquement, et avec un peu d’imagination, une rivière de perles au-dessus d’une poitrine féminine. Le propos s’oriente salace !
MÖTLEY CRÜE – Take me to the top
Sur la pochette, l’entre-jambe annonce la couleur. Le harangueur, au micro, confirme. Le coté efféminé, c’est pour rassurer, rameuter les copines : « Terrrrible ton gloss ! », « Chouette ta couleur ! », « Mmmmmmm, ce petit haut assorti aux bottes … ! ». Et la musique dans tout ça ? La bonne fréquence au bon endroit, l’overdrive réglé aux poils, elle vise sous la ceinture. Elle translate des enceintes pour masturber votre cerveau droit, centre du plaisir.
Piece of your action
A bord de chacune des chansons vous naviguez vers ce fleuve voulu par Nikki Sixx, bassiste et entrepreneur du combo, celui des Enfers : le Styx. A deux doigts de la noyade, vous adressez au ténébreux « héro-ïnomane » (deux ou trois OD à son actif) une ultime prière : « Take me to the top ». Alors, il tient la preuve que son disque vous a trouvé.
En conclusion, si l’on considère que le Hair Metal connait son summum dans les 80’s, on peut dire que Mötley Crüe, avec cet album, ouvre le bal.
Thierry Dauge
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