Kim FOWLEY – International heroes

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Kim FOWLEY – International heroes

Kim Fowley

Compositeur, auteur, manager, producteur de … The Runaways

Entre 1976 et 1978, The Runaways, quintette de jeunes filles en fleur et en cuir, enfin, en guêpière, porte-jarretelles et bas résille pour Cherie Currie, sa chanteuse, affole les zones sensibles masculines. Mais d’où sortent ces fruits de concupiscence aux fragrances heavy rock ? Ne cherchez pas plus loin, d’un esprit à la fois calculateur et artistique : compositeur, producteur et manager, celui de Kim Fowley. « Qui c’est celui-là » ?

Avant de revenir sur sa genèse, d’avoir imaginé qu’un groupe de post adolescentes « sexuées » pouvait toucher les tympans d’un public essentiellement masculin et misogyne, il fallait oser.

The RUNAWAYS – Cherry bomb

Pour les autres et pour lui

Pour cibler l’œuvre de ce curieux personnage, abordons ses collaborations. Dans les 60’s, que ce soit comme attaché de presse ou, plus ponctuellement, à un niveau ou un autre du sérail musical, il côtoie des artistes et/ou formations têtes de gondole comme Cat Stevens, Slade, Soft Machine, Family, Franck Zappa and the Mothers of Invention, Gene Vincent ou The Byrds. Dans les 70’s, il continue à garnir son CV étoilé avec Kiss, Alice Cooper, The Quick, Leon Russell ou The Modern Lovers. Outre The Runaways, lorsqu’il passe moins de temps à gérer la carrière des autres, c’est qu’il s’occupe de la sienne, en tant que chanteur.

Dans ce rôle, il sort plusieurs Lps, parfois novateurs, parfois suiveurs, toujours originaux et provocants tels Outrageous (1966) ou I’m bad (1972), jusqu’à ce que l’on peut considérer comme sa meilleure production : International heroes (1973).

Kim FOWLEY – International heroes

International heroes

KIm Fowley

Kim Fowley n’est pas ce qu’on appelle un « chanteur à voix ». Il œuvre d’avantage dans le timbre d’un Lou Reed, d’un Bob Dylan ou d’un Mark Knopfler : des musiciens, des paroliers, poussant son brin de voix à la limite de la fausseté. Par contre, il excelle dans l’élaboration de textes imagés et, pour ce disque, dans la construction de mélodies imparables. A ce sujet, dès la première écoute, les chansons nous « disent quelque chose ». Deux hypothèses peuvent alors être émises : 1- Ses influences musicales transparaissent ouvertement dans son écriture, 2- D’autres artistes ont butiné ses partitions. Ainsi, « Dancing all night » navigue-t-il entre Kiss et Rolling Stones, où « I hate you » propose une mélodie au piano « déjà-vu ».

Kim FOWLEY – Dancing all night

Si, pour la musique, une certaine universalité semble de mise, que dire de la pochette d’International heroes ? Cette photo depuis laquelle Kim Fowley nous toise ranime des souvenirs. On pense aux films The Rocky horror picture show (1975) et Phantom of the Paradise (1974), pour le rôle de Beef, deux pellicules postérieures à l’album, mais également à deux antériorités, Transformer (1972) de Lou Reed et Hunky dory (1971) de David Bowie. Et puisqu’il est à nouveau question de Lou Reed …

World wide love

… Que l’écoute de l’album soit attentive ou transversale, reste une aura, celle de l’ex chanteur du Velvet Underground. Les titres sonnent comme si Transformer avait bénéficié du traitement dont Rock’n’roll animal (1974) a fait l’objet, cémenté / trempé par la paire de guitaristes démoniaques : Dick Wagner / Steve Hunter. Précisons qu’en lieu et place, on trouve Glen Turner, bretteur de Wishbone Ash, varappeur confirmé, pratiquant de hauts sommets guitaristiques similaires. Et ça se sent.

Kim FOWLEY – King of love

Pour le reste des participants, qui peut bien se cacher derrière le pseudonyme de Kerry Scott ? Co-compositeur de la plupart des titres, crédité à la guitariste rythmique et aux chœurs, pièce essentiel de l’album … et inconnu d’Internet !!! S’agirait-il de Ken Scott ? Auquel cas, on comprendrait. Et pour les claviers ? Deux illustres inconnus également … D’autres célébrités en vadrouille sous des pseudos, incognito ? Et ainsi de suite … un disque intrigant, étonnamment bon et mystérieux.

I hate you

Kim Fowley a quitté le business musical en 2015. Nous laisserons le mot de la fin à Yusuf / Cat Stevens qui s’exprimait à son propos quelque jours après sa mort :

« Sad to hear Kim Fowley passed away a few days ago. We wrote “Portobello Road” together in the early 60’s. A real unique character and artist who will be missed dearly ».

Thierry Dauge

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